2.4. Conclusion

Depuis les années 1950, le tourisme de nature a constitué un important secteur du développement au Kenya. Ce pays propose des safaris à l’intérieur d’un réseau fort de 52 parcs et réserves nationaux attirant chaque année un grand nombre de visiteurs. Pour l’année 2006 par exemple, ces zones de nature ont enregistré 2.363.695 touristes contre 1.600.541 qui ont visité le pays. Le tourisme constitue ainsi un secteur important dans l'économie du Kenya contribuant à environ 12% au PIB du pays. Le secteur du tourisme est actuellement conduit en grande partie par le secteur privé (les Tour Opérateurs, les hôteliers, les ONG …) tandis que le secteur public à travers le ministère du tourisme joue le rôle de la mise en place de la politique nécessaire et de son exécution.

En plus de ressources touristiques exceptionnelles (parcs animaliers, réserves naturelles, montagnes, lacs, plages, vie culturelle diversifiée, sites archéologiques, paysages contrastés…), le Kenya bénéficie aussi d'excellentes conditions climatiques tout au long de l'année. Il se distingue comme une destination de l’écotourisme ce qui requiert une politique ambitieuse en matière de la protection de la faune et de la valorisation des cultures traditionnelles et autochtones à travers la politique du tourisme durable.

Ce pays possède un parc hôtelier relativement important et diversifié, géré majoritairement par des acteurs privés. La distribution de celui-ci est loin d'être homogène en termes qualitatif et géographique, car les hôtels de bon standing se trouvent principalement à Nairobi, sur la côte ou dans les réserves. En 2006, sur 5.922.090 nuitées touristiques enregistrées, 4.541.065 nuitées ont été attribuées à Nairobi et à la côte kenyane, soit 77% des nuitées touristiques en total. La priorité est désormais donnée à la diversification des produits offerts ainsi qu'à l’attraction de touristes aux moyens financiers élevés.

Parmi les faiblesses visibles du Kenya demeure la recette générée par touristes par rapport aux autres pays comme la Tanzanie. Bien que le Kenya ait attiré 1,5 millions de touristes en 2005 représentant une part de 2,8% des recettes touristiques en Afrique, la Tanzanie, avec 590.000 arrivées touristiques, a représenté 3,8% des recettes totales d’Afrique pendant la même période. Pour remédier à cette situation, le secteur kenyane du tourisme est en train de modifier sa stratégie afin d’attirer des visiteurs plus aisés. Le KWS par exemple a augmenté le prix d’entrée dans ses parcs et ses réserves à partir de 2009. Les frais d’entrée pour le parc national du lac Nakuru et celui d’Amboseli sont passés de 31 euros par personne à 45 euros pour les adultes étrangers.

Enfin, il est évident que le flux touristique dans les parcs et réserves nationaux du pays est resté inégalement réparti et inchangé au fil des années. Il est important de comprendre que le Kenya n’a pas encore exploité son potentiel touristique comme il le faut. Il semble que le plus important pour le moment soit de faire en sorte que les autres territoires, parfois connus comme les « parcs sur papiers », soient également ‘ouverts’ et accessibles.