3.2.4. La biodiversité

Il y a une abondance de flore et de faune dans cette forêt. Par contre, le KIFCON (Kenya Indigenous Forest Conservation Programme)213 a regretté en 1994 qu’avec le taux d’exploitation de ce moment là, cette forêt sera épuisée dans 30 ans. Par exemple, une famille de 6 membres a besoin de 3.5 hectares de terrain afin de satisfaire à ses besoins de base214. 57 villages entourent la forêt et chaque famille possède un terrain d’environ 2.4 hectares215 où l’on cultive particulièrement le maïs, les haricots, les bananes, le thé et la canne à sucre. Pour cette raison, il est nécessaire de souligner l’importance de la conservation à long terme afin qu’elle puisse recevoir le soutient de tous. Les dégâts occasionnés par la faune sur les terres agricoles sont une source potentielle de conflits entre les habitants de la région et le KWS.

Cette forêt est une véritable destination écotouristique potentielle grâce à sa biodiversité et ambiance sereine (photo 2 à 4). Elle permet une excellente observation des primates : les colobes noirs et blancs qui sont abondants et De Brazza (connu sous le nom de Karasinga en Swahili, grâce à leur barbe blanche distinctive). A part ces singes : colobe guéréza (Colobus guereza), cercopithèque à diadème (Cercopithecus mitis) – diurne, mais difficile à voir, C. ascanius, et Papio anubis et des écureuils : Protozerus strangeri et Heliosciurus rufobranchium, les grands mammifères ne sont pas nombreux.

Photo 2 : Une antilope « Bush Buck » – Tragephalus scriptus à Kakamega.

Voir ce type de mammifères dans cette forêt s’avère une tâche difficile

Photo, Odiara, B., 2008

Il y a aussi beaucoup d'espèces rares de primates comme le singe bleu, fréquemment présent près des chutes d'Isiukhu et des babouins olives. Il y a également le potto Pariodictus potto (le mammifère nocturne le plus lent du monde). On peut citer aussi ; les « Red Duikers » Cephalophus harveyi, « Bush Duikers » Cephalophus callipygus, « Bushbuck » Tragelaphus scriptus (photo 2), « Blue Duiker » Cephalophus menticola, « Giant Forest Hog », et les « dik dik ». D’autres mammifères sont : le « Forest Bush Pig » (nocturne, donc rarement vu), « Large-spotted Genet » Genatta tigrans, « Pangolins » (nocturne), « African Palm Civet » Nandinia binotata, le « Grey Duiker », la « Sunnite », et la loutre (qui se cache immédiatement quand elle entend le bruit ou le son de quelqu’un qui s’approche).

Aujourd'hui, seulement les petits carnivores, tels que les mangoustes égyptiennes (Herpestes ichneumon), les civettes africaines (Viverra civetta), les servals (Felis serval), les genets (Genetta tigrans), et les civettes de paume (Nandinia binotata) sont nombreux. Les grands carnivores qu’on y trouve sont notamment des chacals (Canis adustus), des hyènes (Crocuta crocuta), et des léopards (Panthera pardus). Mais ces derniers sont généralement peu visibles et ils n’ont pas été vus depuis 1991216.

Photo 3 : un singe « blue monkey » dans la forêt de Kakamega (KFS)

Photo, Odiara, B., 2008

Pendant la visite pédestre dans cette forêt, il est difficile de voir les petits mammifères. Plusieurs animaux sont petits et nocturnes donc difficilement « disponibles » pour des touristes qui n’ont pas la patience d’attendre. En plus, l’activité touristique dans la plupart des parcs kenyans se déroule de 06h00 à 19h00. Si ces animaux sont nocturnes, cela veut dire qu’il sera difficile de les voir pendant le temps légal alloué au tourisme dans les zones protégées.

Photo 4 : La partie de la forêt tropicale de Kakamega – KFS.

Préférable pour le tourisme pédestre, un contact proche de la nature

Photo : Odiara, B., 2008.

Notes
213.

KIFCON, Kenya Indigenous Forest Conservation Program, Phase 1 Report, Regal Press, Nairobi, February 1994.

214.

Kiessling, People – Park Relationship in Kakamega Forest and Perspectives for a Future Conservation Strategy, Nairobi, 1991

215.

KIFCON, op.cit.

216.

Ibid.