Chapitre 4. Méthodologie

La notion de think global, act local (penser globalement, réagir localement) dénonce largement la transposition des solutions et des exemples non adaptés dans des situations spécifiques. Cela est évident parce que, comme l’indique Rieucau, « il n’existe pas deux lieux, deux régions, deux villes identiques »217. Ces espaces dits géographiques sont en effet une création des sociétés218 qui se différencient toujours de l’une à l’autre. Ainsi, pour un géographe, une étude sur un espace donné entraîne à une interrogation sur le rapport espace/société219.

Notre étude est spécifiquement liée et effectué dans des circonstances singulières. Par exemple, Dallen utilise un exemple de résidents de Lianthony au pays de Galles qui ne veulent pas être impliqués dans le tourisme pour conclure qu’il serait contre-productif d’insister ou d’imposer cette activité en utilisant des modèles plaqués d’ailleurs220. Dans l’analyse des données, cette thèse va au-delà de la définition des identités territoriales des études de cas, en démontrant la diversité dans la gestion et dans les réactions de ces peuples avoisinant ces aires protégées kenyanes.

Donc, tandis que le concept de l’écotourisme est mondialisé, cette recherche à travers les trois études de cas essaie de trouver des solutions localement liées aux situations spécifiques à l’échelle locale. Elle essaie finalement de transposer cette étude micro à l’heure actuelle vers une perspective d’échelle macro, en proposant comment le Kenya peut renouveler son modèle touristique.

Bien que chaque espace géographique soit unique, Ciattoni ajoute que cela « … ne signifie pas que l’on ne puisse retrouver des structures similaires d’un espace à l’autre »221. Dans ce sens là, les résultats de cette recherche ne seront pas limités à cette région, mais ils vont nous aider à mieux comprendre la notion de l’écotourisme, du tourisme communautaire et de la diversification du tourisme au-delà des destinations d’une grande concentration touristique. Ce travail de recherche ne se limite pas au cadre théorique, mais identifie également des freins au développement touristique du Kenya, en proposant des solutions qui peuvent faire propulser ce secteur comme un outil important dans la réalisation de la vision 2030 du pays – faire le Kenya un pays industralisé en 2030.

Il était difficile de faire des enquêtes au Mont Elgon comme annoncé dans mon projet de recherche pour des raisons d’insécurité depuis fin 2006. Celui-ci a été remplacé par la forêt de Kakamega sous la gestion de KFS. Ce travail n’a donc retenu que la totalité de la forêt de Kakamega (KWS et KFS) et le parc national de Saiwa sans compromettre la qualité de cette thèse.

Figure 10 : Plusieurs interrelations en ce qui concerne la réussite d’une destination écotouristique.

Source: Odiara B., 2008

Ce chapitre décrit plusieurs méthodes adoptées pour atteindre l’objectif global de la mise en tourisme des ‘nouveaux’ territoires touristique au Kenya. Alors, on propose le cadre conceptuel en figure 10. Selon ce cadre, la réussite d’une destination touristique ne se limite pas à une seule voie. Les touristes, la communauté d’accueil et l’environnement naturel contribuent à ce succès. Pour ce travail, cela dépend à la fois de la naturalité d’une destination donnée, de la présence des projets touristiques dans la communauté d’accueil, de l’implication des touristes dans ces communautés, et aussi des avantages économiques qui en découlent pour ces dernières. Malgré tout cela, l’idée centrale de cette thèse est l’augmentation du flux touristique dans les destinations étudiées pour en faire profiter davantage ces populations.

Notes
217.

Rieucau, Des Sociétés Maritimes et Riveraines de la Méditerranée Français : L’exemple du Golf du Lion, Thèse du Doctorat de Géographie, Université de Paris IV, Paris-Sarbonne, 1994, 675 p.

218.

Ciattoni, La Géographie : Pourquoi ? Comment ? Objets et Démarche de la Géographie d’Aujourd’hui, Hatier, 2005.

219.

Ibid.

220.

Dallen, op.cit.

221.

Ciattoni, op.cit., p 14.