Au niveau local, tout un arsenal de vocabulaire faisant référence au tourisme se multiplie : l’écotourisme, le tourisme communautaire, le tourisme pour les pauvres (dans les pays les moins avancés), le tourisme diffus, le tourisme autochtone et le tourisme solidaire … Même dans les différents contextes socio-spatiaux, chacun de ces concepts est aussi polysémique. Les multitudes d’approches pour les définir divergent. Prenant l’exemple de l’écotourisme, sa définition a été abondamment reprise, commentée et modifiée dans les ouvrages et les articles déjà nombreux. Ce sont notamment Fennell (1999), Gagnon et Gagnon (2007) et Honey (2008) qui ont consacré leurs ouvrages uniquement à l’écotourisme. Cette concurrence, apparente dans les définitions, semble être une lutte idéologique314 donnant la place à diverses interprétations qui contribuent aussi aux ambiguïtés et aux confusions dans les expressions utilisées.
L’écotourisme (au cœur de cette thèse) s’identifie avant tout par les espaces qu’il s'approprie – un tourisme dans les milieux naturels. Sans ces derniers, on n’aurait pas l’écotourisme. En plus de ce critère localisant et spatial s'ajoute l’emphase sur le faible impact environnemental – un tourisme responsable. Et enfin, il assure les retombées économiques au niveau local à travers la gouvernance participative – un tourisme équitable.
On retient généralement ces deux derniers critères car, comme l'indiquent Dewailly et Flament, « il n’y a pas de corrélation absolue entre un type d’espace lui-même et les formes du tourisme qui s’y pratiquent »315. Dans les milieux naturels, en plus de l’écotourisme, on pratique aussi le tourisme de nature, le tourisme de masse, le tourisme d’aventure, le tourisme sportif, le tourisme culturel (dans les sites sacrés et religieux)… Certes, ces géographes ajoutent que « les commodités de vocabulaire ne doivent pas faire oublier l’ouverture des sous-systèmes spatiaux les uns vers les autres »316.
Plusieurs travaux ont été menés dans ces domaines du tourisme, telle que la publication de l’OMT (2002) sur le tourisme et la réduction de la pauvreté, l’ouvrage de Violier (2008) qui fait un point sur une approche globale de développement local par le tourisme. Également, ICRT (International Centre for Responsible Tourism), IIED (International Institute for Environment and Development), et enfin, ODI (Overseas Development Institute) en Angleterre, ont publié largement sur le « pro-poor tourism » sur leur site web www.propoortourism.org.uk .
Gagnon et Lapointe, Ecotourisme et Développement Durable Viable : Une Dialectique, un Cadre Interprétatif, Presses Universitaire du Québec, Québec, 2007, p 18.
Dewailly et Flament, op.cit, p 18.
Ibid, p 18