6.2. Les petits projets communautaires de la forêt de Kakamega

Si l’intention est bien de rentabiliser des investissements, les besoins des touristes sont primordiaux. On ne peut pas ignorer les touristes dans le montage des projets touristiques. Parmi les activités les plus pratiquées à Kakamega et à Saiwa sont la promenade (photo 16), l’observation des oiseaux et les primates, la contemplation du paysage ainsi que la randonnée pédestre. Il s’agit du tourisme actif, doux et de découverte. Ce tourisme a un impact minime sur les ressources naturelles, laissant le client totalement immergé dans la nature. Même la signalétique est en cohérence avec l’environnement. Cette forme de tourisme pédestre favorise la rencontre de l’autre. Il établit pour les voyageurs des relations de proximité avec les autres voyageurs, les populations locales et la nature.

Photo 16 : Le Directeur de cette thèse à la forêt de Kakamega avec son sac à dos.

La randonnée pédestre est une pratique du tourisme doux ayant un impact minime sur l’environnement et rapproche le visiteur de la nature

Photo : Odiara B., 2009.

Les promenades près des villages ainsi que les visites guidées renforcent la solidarité entre les visiteurs et les visités. Les habitants des territoires comme les acteurs du tourisme sont une ressource importante dans son développement. Ils accueillent les touristes ; ils animent leur séjour ; ils sont des prestataires de services (les guidages, les bandas…). Ils participent à la préservation de leur patrimoine – matière première essentielle du tourisme diffus… Ainsi, l’offre touristique met en avant des valeurs propres à la communauté locale à travers des savoirs faire locaux, des produits artisanaux, des services, des moments partagés et des accueils. Néanmoins, comme le témoigne nos études sur le terrain, parfois ces populations, notamment à Saiwa, continuent de vivre dans leur quotidien comme si le tourisme n’existait pas proche d’eux.

Selon l’article 7 de la charte du tourisme durable adoptée en 1995, « les activités touristiques doivent pleinement s’intégrer dans l’économie locale et contribuer de manière positive au développement économique local »324. Mais cette intégration se fait de façon inégale : certains membres de la communauté sont des entrepreneurs tandis que les autres sont simplement des spectateurs.

Notes
324.

Dewailly et Flament, op.cit.