6.3. Les clientèles et la pratique touristique de l’Ouest du Kenya 

La mise en tourisme des ‘nouvelles’ destinations touristiques au Kenya reste un sujet pertinent ainsi qu’actuel dans la politique mise en place par le ministère du tourisme du pays. Ce ministère identifie l’ouest du Kenya, qui possède les atouts nécessaires, comme une destination potentielle dans la réalisation de cet objectif. La question n’est plus l’ouverture au tourisme au sens stricte du mot, mais plutôt l’intérêt porté pour cette région par divers acteurs touristiques y compris les touristes, les Tour Opérateurs, les sociétés locales et même le gouvernement. On souligne le fait qu’il y a déjà une fréquentation touristique bien que très faible. Autrement dit, ces territoires sont déjà ‘ouverts’ au tourisme bien qu’au niveau minimal.

La présence des entrepreneurs touristiques – les guides locaux…, la mise en marché des hébergements touristiques, les noms annonciateurs de ces espaces – parc et réserve nationale, les éléments de balisage – les panneaux, les flèches ... et la volonté délibérée du KWS de faire du tourisme un choix de développement territorial témoignent de ce constat. Ces territoires naturels composés de reliefs, de paysages, de roches, de la faune, de la flore, des eaux, marquent encore un écart entre leur base d'attractivité et leur transformation en véritables sites touristiques. Alors, quel(s) tourisme(s) pour ces territoires ? Qui sont les clients et comment s’approprient-ils l’espace touristique de l’ouest du Kenya ?

Tableau 18 : La provenance des touristes interrogés à l’ouest du pays.

Comme le confirment nos enquêtes sur le terrain, le Kenya occidental possède un potentiel réel pour accueillir les touristes de nationalités diverses. Sur 139329 touristes qui ont participé à nos enquêtes, on a recensé essentiellement les Néerlandais (20), les Anglais (18) et les Américains (18) et les Belges (13). Les autres étaient répartis entre diverses nationalités : des Canadiens, des Danois, des Allemands, … 70% parmi eux étaient des non-résidents (tableau 18).

Tableau 19 : Echantillon des touristes interrogés à Saiwa Swamp et à la forêt de Kakamega (KWS et KFS).

Ces chiffres n’ont pas pour objectif de démontrer la répartition touristique à l’ouest du pays. Cela on le verra dans le chapitre 9.1.3. Le fait que nos terrains d’études sont largement fréquentés par des touristes kenyans (fig. 20 ; 21 ; 22) semble en contradiction avec leur participation minime (19%) dans ces enquêtes. Mais on ne s’étonne pas. L’utilisation de guides touristiques dans l’administration des enquêtes n’a pas été favorable pour eux. Cette méthode les a largement exclus car ils préfèrent les visites autoguidées soit à cause du manque d’intérêt pour la composante éducative pendant la visite, soit pour réduire le coût de la visite. Seulement 24 touristes kenyans ont participé à ces enquêtes dont 9 touristes à Kakamega (KWS et KFS).

Les touristes interrogés étaient généralement des jeunes trentenaires, bien diplômés et détenant au moins un licence et son équivalent. Plus d’hommes que de femmes célibataires ou mariées ont participé à ces enquêtes (tableau 19).

Tableau 20 : Caractéristique du voyage par des touristes à l’ouest du pays.

Malgré les diverses professions représentées sur le terrain (les ingénieurs, les médecins, les missionnaires …) au moment des enquêtes, on a recensé plus de 45% d’étudiants, de professeurs et de chercheurs dans nos enquêtes (tableau 19). A Saiwa par exemple, les visites scolaires ont pris le premier rang car, selon les professeurs et les instituteurs, ce parc présente une opportunité intéressante pour les études de la nature. C’est le même constat à Kakamega où les visites dans le cadre de recherches prennent une place importante.

Les parcs jouent le rôle de laboratoires extérieurs donnant aux étudiants une opportunité de se renseigner sur la nature et de participer aux activités qui augmentent le bien-être des écosystèmes. Pour bien accueillir ce type de visiteurs, chacun de ces territoires possède à son entrée un centre de formation équipé de diverses publications sur la biodiversité. Dans ces centres, différentes matières sont discutées avec des étudiants pour créer la prise de conscience nécessaire sur le monde de la biodiversité. Ceux-ci créent des opportunités de comprendre la nature et d’apprécier les efforts de conservation. Il faut noter qu’à Saiwa, aucun étudiant ou élève n’a participé à nos enquêtes (tableau 19) parce qu’ils avaient moins de 18 ans et ils faisaient la visite sous l’égide de leurs professeurs.

Les comportements touristiques en termes de séjours au sein de ces trois territoires sont aussi différents. Les visites à Saiwa ont été largement journalières. A Kakamega – KWS, les touristes séjournaient au moins une nuit tandis qu’à Kakamega – KFS, la durée moyenne de séjour était nettement supérieure : 2 nuitées touristiques (tableau 20). Comment s’explique cette tendance qui diffère d’un territoire à l’autre ?

D’abord, les hébergements sont la clé de voûte de l’offre touristique générant des nuitées touristiques – un indice clé dans la détermination de la touristicité d'une destination. La présence d’hébergements assez variés à Kakamega – les campings, les bandas traditionnelles, les chalets modernes et les séjours chez l’habitant, favorisent les séjours touristiques relativement longs et la mise en tourisme de ce territoire par rapport à Saiwa. Ce parc, qui ne mesure que 3 Km², ne peut pas supporter des aménagements touristiques lourds. Ainsi, plus une destination est étendue, plus elle peut diversifier ses activités ; un facteur qui manque à Saiwa.

Deuxièmement, comme déjà indiqué, la visite dans la partie sud de la forêt gérée par le KFS se fait presque « gratuitement ». Ici les dépenses majeures pour le touriste sont la prestation de guidage et l’hébergement. Même ce dernier est aussi relativement moins cher par rapport au KWS. Par exemple au moment des enquêtes, le prix du camping pour un adulte étranger était respectivement de 6 euros et 1,5 euros pour le KWS et pour le KFS330. En ce qui concerne la visite dans la partie gérée par le KWS, le droit d’entrée est valable pour une journée ; de 06h00 à 18h00 ou pour 24 heures. Cela signifie que pour prolonger un séjour par un jour dans la réserve, il faut aussi payer 15 euros supplémentaire.

Figure 15 : Durée moyenne de séjour des touristes internationaux kenyans en nombre de jours (1988-2006).

Source: Kenya National Bureau of Statistics.

Au niveau national, on constate que les clients actuels sont des clients qui savent comparer. Si cela est évident, on peut se demander comment peut-on prolonger leur séjour touristique au pays et au sein des destinations particulières ? On est passé de 16 jours en 1988 à 8 jours en 2003, avant un nouvel accroissement à 12 jours depuis 2004 (fig. 15). Comment convaincre les touristes de venir et de revenir chez nous ? Quelle est la valeur ajoutée pour ces clients qui connaissent déjà d’autres destinations touristiques exemplaires ? La diversification de l’activité touristique ne peut pas être le seul élément déterminant, la question est plutôt celle-ci : « Comment accroître la fréquentation des activités diversifiées et accessibles à un public nouveau »? La solution pourrait être dans le titre de cette thèse : « la mise en tourisme des ‘nouveaux’ territoires touristiques au Kenya ».

Par ailleurs, à défaut du patrimoine culturel et bâti, la base de la ressource actuelle de l’ouest du Kenya repose principalement sur le patrimoine naturel. A Saiwa, l’intérêt des touristes se trouve dans la promenade dans la nature ponctuée par la motivation de voir le Sitatunga ainsi que les oiseaux. Ce parc sous-exploité par le tourisme attire essentiellement les visiteurs portant un intérêt aux études sur la faune et la flore, en particulier les élèves.

La forêt tropicale de Kakamega constitue une attraction principale en soi. Ici, les touristes éprouvent le désir de se promener vers les chutes d’Isiukhu, d'emprunter les sentiers de Yala ou d’Isiukhu, de faire une randonnée dans la forêt, de voir les primates et les oiseaux, de faire du camping et de visiter le point de vue de la forêt – Lihranda au sud et Buyangu Hill au nord, au lever ou au coucher du soleil. Certains se sont intéressés aussi aux combats de taureaux, surtout le dimanche dans les villages voisins de Kyayega et de Shinyalu.

Par ailleurs, choisir une destination plutôt qu’une autre n’est pas une tâche facile. Depuis longtemps, « faire le Kenya » constituait pour les touristes à faire des safaris dans les savanes en photographiant les troupeaux d'éléphants à Amboseli, les gnous et les lions à Masai Mara, les rhinocéros au parc du lac Nakuru… L'image du Kenya était largement celle de savanes, des Big five, de Maasai et de la côte Swahili. KIPPRA (op.cit) démontre que 66% de la dépense touristique se fait dans la région de la côte, 14% à Nairobi et 8% dans le Rift Valley331 (voir la carte 4 pour la localisation de ces régions). Alors, pour les touristes blasés et expérimentés, que pouvons nous leur proposer de différents des produits touristiques traditionnels ? Peuvent-ils faire le Kenya autrement ?

Dans l’histoire du tourisme au Kenya, ce pays n’a pas su renouveler son produit touristique de safari caractérisé par une forte concentration spatio-temporelle. Néanmoins, d’ici à 2012 le gouvernement kenyan envisage de réaliser ses objectifs de tourisme comme indiqué dans sa vision du développement économique à l’horizon 2030. Ses objectifs à court terme comprennent : le développement de l’écotourisme dans la forêt de Kakamega, au parc national de Ruma aux environs du lac Victoria, au Mont Elgon et aux alentours du Mont Kenya. Il prévoit aussi de développer le tourisme culturel ainsi que le tourisme événementiel, en plus d’identifier et de certifier des hébergements chez l’habitant. Il propose également de développer le tourisme fluvial sur la rivière Tana et le tourisme halieutique et lacustre au lac Victoria ; de promouvoir le tourisme sportif notamment l’athlétisme et le golf entre autres. Il y a aussi la proposition de développer le tourisme de croisière sur la côte kenyane de l’océan Indien et sur le lac Victoria. D’autres projets comprennent la mise en place de l’agritourisme et de l’ornithotourisme.

Avec de telles activités et des destinations variées, le Kenya pourrait satisfaire ses clients sans les lasser dans sa présentation d’un produit touristique très restreint. Il peut également réaliser son objectif de redistribution de l’activité touristique sur l’espace kenyan à travers l’attractivité d’autres territoires et activités. C’est ça la genèse du titre de cette thèse « vers la mise en tourisme de ‘nouveaux’ territoires touristiques au Kenya ». Une telle proposition ne signifie pas faire rééquilibrer l’écoumène touristique du Kenya, car l’espace géographique ne pourrait jamais être homogène compte tenu de la répartition des ressources touristiques, des réseaux de communication, de la population humaine, de l’urbanisation, de la politique national du tourisme, du rythme de vie… L’enjeu se situe plutôt dans la dynamisation et le renouvellement de l’offre touristique du pays.

Alors, quel espoir pour les autres sites naturels moins fréquentés au Kenya ? Pour répondre à cette question, il était nécessaire de déterminer les autres destinations du pays que les touristes fréquentent avant et après leur visite à l’ouest du Kenya. Néanmoins, cette question ne nous donne pas une réponse claire, car les touristes sont des individus hétérogènes faisant des mouvements aléatoires dans l’espace. Seulement 37% des touristes ont effectué leurs visites en passant par des Tour Opérateurs ; 34% l’ont fait indépendamment tandis que 29% ont fait appel à un ami (tableau 20).

Alors, si la majorité des touristes ne sont pas institutionnalisés, il s’avère difficile de reconstruire leur itinéraire touristique. De plus, chacun a son comportement particulier. Comme le démontre Kibicho (2005) dans sa thèse, les Américains préfèrent rester dans les parcs tandis que les allemands optent pour les séjours organisés alliant le plus souvent safari et séjour sur la côte swahili332. Il nous semble ainsi prudent de ne pas comparer l’itinéraire missionnaire, touristique, scolaire, scientifique, solidaire...

Malgré cette difficulté, nos enquêtes révèlent que les touristes dans nos terrains d'études ont fait ou avaient l’intention de faire des visites vers d’autres destinations hors des grands sites touristiques au pays. Ce sont notamment la région de Naivasha (Longonot et Hell’s Gate National parks) et la réserve nationale de Samburu. D’autres destinations mentionnées comprennent celles du lac Bogoria, des collines de Cherengani au nord de Saiwa, des alentours de Kisumu (Mfangano Island…), d’Eldoret, de Kericho et du Mont Kenya. Cette ouverture d’esprit des touristes offre un espoir dans la quête d’attractivité de ‘nouvelles’ destinations touristiques au Kenya. Par exemple GAP Adventures, un Tour Opérateur de Nairobi dont son guide a participé à nos enquêtes, organise depuis un an des visites vers l’ouest du Kenya. Son itinéraire comprend des visites à Naivasha, à Nakuru, à Baringo, à Kakamega, aux environs de Kisumu et enfin à Kericho.

Les nouvelles destinations déjà citées présentent d'autres activités nouvelles et diversifiées telles que le randonné au Mont Kenya et au Mont Longonot, l'agritourisme à Kericho et à Eldoret, le tourisme lacustre au lac Victoria et Baringo... Cependant, cela n’explique pas totalement la présence des touristes dans le pays hors des destinations dites de masse. Selon certains touristes, leur voyage à l’ouest du pays était simplement un voyage comme les autres – une partie de l’itinéraire organisé par les Tour Opérateurs, comme pour les clients voyageant avec GAP Adventures (voir aussi encadré 6.1).

Par ailleurs, dans un contexte touristique devenu hyper concurrentiel, la mise en tourisme des potentialités mentionnées auparavant ne suffit pas. Ces trois territoires (Saiwa, Kakamega – KWS, Kakamega – KFS) doivent s’attacher à la définition d’un positionnement clair et pertinent, leur permettant de s’affirmer à travers de réels avantages concurrentiels. Il convient toutefois d’encourager certaines particularités liées, cette fois-ci, à la qualité de l’accueil et du service dans le but de favoriser la venue de nouvelles clientèles. Il faut ainsi garantir des politiques de promotion et de communication ainsi que des modalités de commercialisation appropriées. Dans ces trois territoires, il y a encore du travail à faire en ce qui concerne l’information touristique.

Pour l’écotourisme, l’information complète, opportune et fiable serait un atout important. La connaissance de Saiwa et de Kakamega se fait essentiellement par les guides touristiques, notamment celui de Lonely planet auprès de 40% des touristes enquêtés. 31% ont découvert cette région par des amis, tandis que 15% et 14% ont obtenu l’information respectivement à travers l’Internet et les Tour Opérateurs (tableau 20). Malgré les différentes sources d’information disponibles, on peut faire mieux en ce qui concerne la diffusion d’une information complète.

Par exemple, certains touristes à Saiwa n’avaient aucune idée sur l’éthique touristique souhaitable dans le parc, les oiseaux présents, le vrai comportement de Sitatunga comme étant une antilope discrète dans son milieu naturel, et aussi les heures les plus favorables pour voir cette antilope. La non observation de cette antilope a créé une déception chez des touristes qui avaient l’impression de « n’avoir rien vu ». Pour cela, certains touristes ont naïvement proposé l’augmentation du nombre d’animaux dans ce parc quasiment vide de la faune. Ils ont aussi proposé à juste titre l’accompagnement de guides touristique pendant la visite.

Pourtant, la spécificité d’un produit touristique réside dans son incapacité à être vu et senti avant l’achat. Ainsi, le touriste doit comprendre l’incapacité des gestionnaires des parcs à demander aux animaux dans les parcs d'attendre son arrivée au bord des sentiers touristiques, ou de faire la chasse pour être photographiés par les visiteurs. Alors, même si cette déception auprès de certains touristes n’est pas justifiable, on peut la réduire à travers la diffusion des informations « réalistes » sur ces territoires et la mise en place de service de guidage.

Quant à Kakamega – KWS, les informations réclamées concernaient le coût (élevé ?) du voyage : les frais d’entrée et de guidage. Il est nécessaire de leur préciser les conditions concernant les frais d’entrée comme étant valable pour 24 heures ou à chaque entrée. Ici, il faudra aussi placer les guides touristiques à l’entrée. En ce moment, ils sont « cachés » loin des clients au moment de leur arrivée. Au sud de cette forêt, chez le KFS, c’est plutôt le manque de l’information sur les sentiers touristiques et les différentes promenades proposées. Ces touristes auraient voulu aussi être informés préalablement sur l’absence des services Internet et les boutiques d’achat près des bandas.

Ces trois destinations doivent alors se promouvoir à un touriste portant un intérêt à la nature, plutôt qu’à une faune spectaculaire comme les migrations des gnous à Maasai Mara… Le voyageur naturaliste du Kenya veut voir et photographier autant de choses que possible en menant toutes ces activités de façon très organisée afin de voir et de faire le maximum de choses possible dans un laps de temps limité. L’ouest du Kenya n’offre ni les spectacles animaliers ni les opportunités photographiques sensationnelles des destinations déjà citées. Ainsi la forêt de Kakamega et le parc de Saiwa ne peuvent proposer un tourisme de vision. Par exemple, une touriste belge, après sa visite, a remarqué que « je n’ai pas vu de serpents. Il faudrait les confiner quelque part pour les rendre accessibles aux touristes ». Peut-être ne comprend t-elle pas qu’une aire protégée n’est pas un zoo. Certaines aires protégées naturelles (Kakamega et Saiwa) offrent des opportunités pour le tourisme éducatif, de découverte et d’interprétation de nature.

Pour mieux satisfaire à une telle touriste belge, il serait important de valoriser un mode de découverte permettant un maillage pertinent d'une offre attractive et la déclinaison de thématiques améliorant la cohérence et la lisibilité de l'offre touristique par rapport aux autres destinations. Cela peut se faire à travers le binôme nature/culture. Malgré cela, le niveau de satisfaction pour ces touristes reste élevé avec seulement 14% de tous les touristes recensés montrant leur insatisfaction avec leur visite à cause des raisons déjà énoncés.

Certes, parler d’un « nouveau modèle touristique au Kenya » veut dire aussi l’amélioration des destinations actuellement favorisées : refaire les sentiers touristiques, améliorer la diffusion de l’information touristique, mettre en place des aménagements touristiques tels que les lieux d’achats et proposer de nouveaux produits tels que les visites dans les villages. Ces dernières seraient une voie idéale pour concrétiser le tourisme autochtone. Pourtant, la place de la culture reste marginale dans ces trois territoires étudiés. Seulement 24% des touristes ont mentionné avoir participé à une visite culturelle (tableau 21). Malgré cela, il n’y a pas une volonté délibérée de développer cette forme de tourisme auprès des zones de la biodiversité à l’ouest du pays.

Tableau 21 : Le caractère de la visite clientèle à l’ouest du pays

Alors, pourquoi cette indifférence envers les cultures locales ? Parmi les raisons évoquées par les touristes figure le manque du temps (74%), étant donné que la plupart sont des visiteurs journaliers, comme à Saiwa. De plus, les touristes attribuent cette lacune à la communauté locale à laquelle on reproche de ne pas montrer d’intérêt pour le tourisme.

Tableau 22 : Distinction de trois lieux touristiques

Selon les enquêtes, les communautés perçoivent le tourisme comme une activité faunistique plutôt que paysager et culturel. Sur la question de savoir ce qui s’intéresse aux touristes, la faune à pris le premier rang dans les réponses : Saiwa – 88%, KKWS – 98% et KFS – 80%. La culture a été rarement mentionnée comme l’un des aspects fondamentaux du tourisme. Ces trois territoires se résument comme le démontre le tableau 22.

Notes
329.

Ce chiffre diffère légèrement du chiffre indiqué dans notre méthodologie pour les 143 touristes retenus pour notre analyse à cause des non réponses à certaines questions. Les calculs en pourcentage ne prennent pas en compte les non réponses.

330.

Depuis 2009, faire un camping du KWS à Kakamega coûte 10 euros, tandis qu’au KFS on paie 6,5 euros par adulte étranger.

331.

KIPPRA, op.cit., 2009 p 99.

332.

Kibicho, 2005, op.cit 226 p.