7.5. Conclusion

Auprès des professionnels du tourisme, l’écotourisme englobe un produit à vendre. Pour des militants de la conservation, ce terme reste un concept, voire un principe, en insistant plutôt sur les qualités ou les chartes de l’écotourisme. Cependant, l’objectif d’atteindre un écotourisme durable s’avère illusoire. Le principe de l’écotourisme s’avère très utile malgré le fait que dans la pratique, il reste peu maîtrisé. Par contre, comme on l’a déjà souligné, il paraît que beaucoup de touristes (surtout ceux qui visitent des zones naturelles) sont supposés s’inscrire sous un label d’écotourisme. A titre d’exemple, Fennell nous montre qu’un jaguar attaché avec une chaîne 24 heures sur 24 par son propriétaire au Mexique et les vols d’hélicoptère à Hollywood étaient promus comme des attractions écotouristiques434. Cela veut dire que lorsqu’on parle d’écotourisme, on se réfère à des choses différentes. L’authentique écotourisme reste encore difficile à dénicher sur le terrain. Alors, le défi ne se trouve pas à l’heure actuelle sur le chemin de l’écotourisme mais sur celui du tourisme de masse durable. La notion d’écotourisme reste un défi socialement problématique. Bien qu’il soit judicieux de trouver une définition commune relative à l’écotourisme, celle-ci ne sera pas une condition sine qua non de son progrès global.

Par ailleurs, les chercheurs ou les militants demeurent unanimes sur une chose : l’écotourisme reste l’une des voies actuelles qui peuvent aider le pays à se développer vers le développement durable. Néanmoins, derrière ce type de tourisme se cache une notion de tourisme élitiste qui veut préserver l’environnement naturel contre les impacts négatifs du tourisme. La plupart des chercheurs analysent le fait touristique à travers les impacts négatifs qu’il génère et plus particulièrement la « victimisation » de l’environnement. Pour nous, il serait mieux de « victimiser » l’environnement (naturel et humain) avec les impacts négatif de l’écotourisme que de « victimiser » les populations locales avec la pauvreté en leur retirant la possibilité de se développer. Les parcs nationaux, l’écotourisme et le développement durable ne doivent pas être nécessairement des freins pour le développement. En effet, le rapport Brundtland annonce que, la « pauvreté est aussi une pollution qui, à sa façon, agresse l’environnement ». Pour ces populations, ce n’est pas une question de développement mesuré, mais plutôt de développement planifié. Chaque territoire ou étude de cas doit prendre en compte les moments particuliers pour pouvoir s’insérer dans ce modèle de développement.

Notes
434.

Fennell, 1999, op.cit.