1.3.1 - Les familles nucléaires

La famille nucléaire représente le principal modèle de famille de la culture occidentale et fait référence aux parents (père et mère) et aux enfants, qui vivent seuls sous un même toit, c’est-à-dire sans aucun autre membre de la famille Il s’agit donc d’une réalité ancestrale et universelle, raison pour laquelle elle est aussi identifiée comme  famille traditionnelle, (P. Laslett, 1969 ; Burgess, 1979).

Murdock (1972) affirme aussi que la famille nucléaire est universelle, et non pas exclusive des sociétés dites industrielles, la définissant comme  la cohabitation et la collaboration, socialement reconnues, d’un couple et de ses enfants. Ce genre d’organisation possède quatre fonctions élémentaires : une fonction sexuelle, une fonction économique, une fonction reproductrice et une fonction éducative. Ainsi, la famille nucléaire joue un rôle très important étant donné que ces quatre fonctions, qu’elle assume, contribuent à la perpétuation de la société (la fonction sexuelle et la fonction reproductrice), à la survie (la fonction économique) et à la culture (la fonction éducative).

Pour Durkheim (1969) et Tocqueville (1981), la famille conjugale représente une corrélation entre la modernité et les droits de l’individu, constituant de la sorte un groupe tampon stable et multifonctionnel entre l’individu et la société.

Selon B. Bawin-Legros (1988) ce genre d’organisation familiale, également appelée  famille conjugale, est un exemple archétypal de toute intimité, rapprochant l’Église, l’État et la Bourgeoisie, tout en partageant un même souhait : la recherche du bien-être et la convergence d’intérêts. Elle s’impose comme légitime et évidente, en tant que conséquence de logiques biologiques, économiques, culturelles, morales et anthropologiques infaillibles, et elle se présente, de la sorte, comme un modèle familial harmonieux qui englobe des valeurs traditionnelles et la modernité.

E. Shorter (1975) considère que « la famille nucléaire représente plutôt un état d’esprit qu’un genre particulier d’organisation familiale » ( idem, p. 221) car ce qui la distingue d’autres modèles de vie familiale, c’est un sentiment de solidarité qui sépare l’unité domestique de la communauté environnante, et le fait que ses membres considèrent qu’ils ont beaucoup plus de choses en commun les uns avec les autres plutôt qu’avec les autres personnes qui ne font pas partie de la famille.

Ce modèle d’organisation familiale s’a assumé comme le principal modèle de l’organisation familiale des sociétés industrialisées jusqu’au milieu du XXe siècle, mais les nombreux changements sociaux et économiques qui ont eu lieu ont fait en sorte que cette organisation familiale soit, dorénavant, un modèle moins représentatif de la société contemporaine.