1.3.4 - Les familles recomposées

Les familles recomposées ou de  remariage  se caractérisent par l’existence d’un couple adulte (mais dans lequel un père biologique est absent), d’un beau-père ou d’une belle-mère qui ne sont pas liés du point de vue légal ou par le sang à leurs beaux-enfants, d’enfants qui font normalement partie de plusieurs foyers et, finalement, de membres qui ont souffert la perte d’une relation primaire et qui « ont besoin d’une adaptation en termes systémique et individuel » (M. E. Costa, 1994, p. 127).

Selon (I. Théry, 1998, 2001) cette expression renvoie à une situation post-divorce, lorsque le couple est multiplié par deux, ayant donc des enfants venant de deux foyers distincts, soit celui où ils habitent avec le géniteur, dit  isolé, et celui où vit l’autre parent. Ainsi,l'enfant cesse d’avoir un seul père, pour avoir deux :un père biologique et un père social. Ces familles entraînent de nouveaux rôles, des nouvelles relations et de nouvelles frontières complexes, ambigües et conflictuelles, ce qui fait que ce genre d’organisation familiale possède plus d’éléments qui provoquent de l’instabilité et de la perturbation que le premier mariage. S’agissant donc de structures complexes, celles-ci provoquent du stress, à cause de facteurs tels que la définition de normes et de règles, l’existence d’antagonisme et de rivalité entre les éléments de la famille, et la difficulté associée à la définition du pouvoir et de la hiérarchie. Cette réalité suscite parfois un conflit en termes relationnels (rapports parentaux et conjugaux), ce qui fait qu’il soit difficile de définir les priorités.Ainsi, la famille recomposée détermine un ensemble global de relations entre les différents éléments de la famille, présentant deux principales caractéristiques. Tout d’abord, elle est  protéiforme, c’est-à-dire qu’elle présente une géométrie variable en fonction de ses éléments et, d’autre part, elle est  multidimensionnelle  en raison de ses différents éléments et des relations qu’elle implique.

Pour E. Sullerot (1977) le terme familles recomposées  est désajusté, et en grande partie fruit des agences de communication sociale, donc les enfants qui ne vivent pas dans ces foyers ont une  famille déconstruite, de laquelle peuvent faire partie, frères, demi-frères et  non co-frères. Ce genre d’organisation familiale suscite une analyse des rapports entre le beau-père, ou la belle-mère, et le beau-enfant, et elle soulève également un problème d’articulation entre la famille et le foyer.

Ainsi, nous constatons que « les familles de remariage contiennent beaucoup de plus éléments d'instabilité et perturbation que ce du premier mariage, en étant donc plus vulnérables » (M. E. Costa, 1994, p. 127).