1.4 – Un bref portrait de la famille au Portugal

Étant donné que le travail de terrain pour notre recherche a eu lieu au Portugal, ses citoyens étant donc l’objet de cette étude, nous présenterons, par la suite, un portrait du contexte familial contemporain au Portugal.

Ainsi, selon l’Institut National de Statistiques (I.N.E. – Instituto Nacional de Estatística), l’organisme officiel dont l’objectif est de promouvoir la coordination, le développement et la divulgation de l’activité statistique au Portugal, et selon les données de 2007, la population portugaise comptait 10 617 575 citoyens.

Quant aux familles, et conformément aux données obtenues en 2001, il existe 3 650 757 familles.

La taille moyenne des familles classiques, en 2001, était de 2,8 enfants par famille, ce qui démontre une tendance à la baisse, puisqu’en 1970 cette valeur s’élevait à 3,7, qu’en 1981 elle s’élevait à 3,3 et qu’en 1991 elle s’élevait à 3,1. Cela se produit en parallèle à la baisse du taux brut de natalité (9,7% en 2007).

Quant aux mariages, et selon les données de 2007, le taux de nuptialité s’élevait à 4,4 pour mille habitants; ainsi il y a eu 46 329 mariages au Portugal, desquels 22 581 étaient des mariages civils et 21 924 des mariages catholiques.

Ces données semblent indiquer, d’une part, que les couples préfèrent, de plus en plus, se marier "hors de l’Église" et, d’autre part, qu’il y a une augmentation du nombre de mariages, ce qui est une conséquence de l’augmentation du nombre de divorces.

La moyenne d’âge de l’homme concernant le premier mariage était de 29,4 ans, alors que l’âge moyen de la femme concernant le premier mariage était de 27,8 ans, le taux brut de natalité étant de 4,4% (données de 2002).

En 2007, le taux brut de divorce s’élevait à 2,4 pour mille habitants, un reflet des 25 255 divorces prononcés pendant cette année-là, situation qui représente une augmentation de 33,3% par rapport à 2001, année où ont été décrétés 19 044 divorces.

Les donnés officiels indiquent qu’au Portugal il y a une tendance « à se marier moins souvent, de plus en plus tard et plus souvent devant le maire » (S. Aboím, 2006, p. 69) et qu’il y a une hausse du nombre de remariages, ce qui se doit également à l’augmentation du nombre de divorces.

Ce phénomène social devient pertinent car il reflète l’effondrement de la famille nucléaire et, par conséquent, la séparation (plus ou moins visible selon le cas) des enfants par rapport à l’un des parents (en principe, le père, comme nous pourrons le vérifier ci-dessous).

Ainsi, et en ce qui concerne les familles monoparentales qui ont au moins un enfant âgé de moins de 18 ans, il y a eut une augmentation de ce genre d’organisation familiale entre 1991 et 2001 (allant de 6,8% du total des noyaux familiaux ayant des enfants à 7,5% du nombre total des noyaux familiaux ayant des enfants).

Il faut souligner que dans 88,2% des cas l’enfant ou les enfants habitaient avec leur mère et qu’à peine 11,8% des cas l’enfant ou les enfants habitaient avec leur père, ce qui confirme la prévalence de la figure maternelle par rapport à la figure paternelle, quant à l’attribution (ou l’hypothèse) de la garde des enfants.

Ces données indiquent que le contexte familial au Portugal est en mutation, avec une augmentation du nombre de divorces, une augmentation du nombre de remariages et une augmentation du nombre de familles monoparentales.

Ce cas de figure suscite un regard prudent car nous savons qu’un nombre important d’enfants a très peu de contact, voire aucun contact, avec la figure parentale qui n’a pas la garde, s’agissant, dans la plupart des cas, du père (88,2%).

Ces chiffres indiquent l’utilité de cette recherche, étant donné que celle-ci pourrait permettre une compréhension plus approfondie de ce qu’est la famille au Portugal et, plus précisément, du rôle du père par rapport à ces grands changements qui se vérifient dans le contexte familial portugais.