II – Le père et le développement du sujet

2.1 – Qui est le père?

La réalisation de notre recherche axée sur la problématique de la paternité, et, plus précisément, sur l’influence du père sur le développement personnel du sujet, implique une définition précise du vocable  père. Ce qui, à première vue, pourrait paraître simple, est pourtant bien complexe et difficile vu qu’aujourd’hui, plus que jamais, il y a une multiplicité de types de  pères  et que chacun possède différentes caractéristiques, manifestant plusieurs fonctions. En termes sociologiques, cette indéfinition est visible puisqu’on considère que le père est un personnage incertain (vu que son identification n’est guère naturelle), contrairement à la mère pour qui il ne subsiste aucun doute (car c’est elle qui met au monde le bébé).

Cette perspective remonte à l’Antiquité Romaine, époque pendant laquelle les juristes prônaient que « Mater semper certa, pater semper incertus », affirmation que l’on retrouve à travers certains adages, tels que : « Les enfants de ma fille sont mes beaux-enfants, ceux de mon fils le sont ou non… ».

S. Freud (1939) considérait que tant que la maternité est révélée par les sens, la paternité s’appuie sur des hypothèses et des déductions.

Il subsiste ainsi de nombreuses indéfinitions quant à la paternité et quant à la figure du père qui importe identifier, clarifier et discerner, vu que cette définition diffère selon les cultures. Cette différentiation culturelle s’explique, par le fait que les fonctions parentales se distinguent plus fréquemment chez l’homme que chez la femme, (Lynn, 1974).

Ainsi, il est essentiel d’identifier le sujet d’étude, afin de clarifier la notion de père, tout en cherchant à préciser si celle-ci est fondée sur l’existence de liens biologiques, sur les fonctions de l’homme ou sur son rôle social.