2.1.1 - Le père biologique

Le père biologique représente le type de paternité le plus communément accepté par notre société, étant donné qu’il subsiste actuellement, dans notre culture, un collage entre la paternité biologique et la paternité symbolique, (J. Clerget, 1980).

Le père biologique, également appelé géniteur, est la personne qui fait don de cellules souches (les spermatozoïdes), ou de chromosomes, qui permettront la fertilisation de la mère donnant ainsi lieu à une grossesse et, par conséquent, à la naissance d’un nouvel être humain, (J. Le-Camus, 2000).

Dans la plupart des cas, le père biologique est le compagnon de la mère, ce qui suscite la constitution d’une nouvelle famille ou bien l’élargissement d’une famille déjà existante.

Selon J. Clerget (1980), procréer un enfant correspond à un processus biologique que consiste à une transmission de liens de sang qui se réalise, nécessairement, de par la participation du père et de la mère.

Pour C. Trono (1993), le vrai père nous renvoie à une dimension biologique, prenant soin de répondre aux besoins essentiels et de fournir des biens matériels qui permettront la survie de l’enfant.

Cependant, la définition de la paternité biologique n’est point chose simple vu ce qui a été décrit auparavant. En effet, l’avènement de l’insémination artificielle avec donneur (I.A.D.) a fait place à une forme de paternité médicalisée et médiatisée, ce qui a apporté une certaine confusion à propos de cette interrogation au sujet de la paternité. Grâce à cette technique de reproduction, un mari infertile devient le père d’un enfant, alors que le géniteur (ou donneur) anonyme, qui féconde, grâce à son sperme lors d’une intervention médicale, l’épouse d’un mari infertile, devient donc le père potentiel, (F. Hurstel & G. D. Parvesal, 2000).

Néanmoins, les progrès de la Science peuvent s’avérer également utiles et illustratifs en ce qui concerne la question de la paternité, puisque Jeffreys a découvert, en 1984, de par l’analyse de fragments d’ADN de chromosomes, une manière, efficace à 99,99%, d’identifier le père biologique d’un être humain. L’émergence de cette technique d’identification du père biologique d’un enfant revêt une importance considérable puisque jusqu’à cette date et, en particulier, en ce qui concerne le contexte portugais, il y a un grande nombre de personnes qui sont étiquetés comme étant  enfants de père inconnu. Cette réalité suscite de nombreuses questions à propos des conséquences psychologiques et affectives d’une existence dans le cadre de ce stigmate, sur la vie de ces enfants, de ces jeunes ou de ces adultes.

M. Gobert (1985), disait même que serait moins plus perturbateur,  pour un être humain,  d’être l’enfant d’un père mort, que d’être l’enfant d’un père inconnu,donc tel lui permettrait savoir son origine et à quelle famille il appartient, sans enlever une partie importante de lui-même.

Dès l’apparition de la technique génétique, les mères, les pères, les enfants et, en dernière instance, la Justice, ont trouvé un moyen d’identifier, avec une grande fidélité, la paternité d’un enfant, que celle-ci soit douteuse ou inexistante, garantissant de cette façon que tous les enfants acquièrent un droit fondamental qu’est le fait d’être reconnu en tant que fils/fille d’une mère ou d’un père.

Parallèlement, cette situation peut également contribuer, d’une certaine manière, à l’équilibre économique des familles, étant donné que l’identification du père biologique d’un enfant peut éviter certaines situations de fragilité économique en raison de l’ignorance de l’identité du père, et, par conséquent, de la non contribution financière en ce qui concerne les innombrables dépenses associées au développement de l’enfant.

Cependant, cette technique ne résout pas tous les problèmes inhérents à la paternité biologique, une fois que les doutes subsistent quant aux conséquences (pour l’enfant, pour la mère et pour le père) d’une paternité assumée de façon involontaire ou forcée, (J. Le-Camus, 2000).

Malgré certaines difficultés inhérentes à la notion de père biologique, c’est celui-ci l’homme à qui l’enfant reconnaît l’existence d’un lien biologique, de sang, unique et irremplaçable, qui permet un lien exclusif entre un père et son enfant, un lien qui dure depuis la naissance jusqu’à la mort.