2.4.3 - L’influence du père sur le développement de l’enfant pendant la phase d’adolescence

L’adolescence représente le commencement de la libération des individus par rapport aux figures parentales. Cependant, le rôle du père semble être également important à ce stade.

En effet, certaines recherches longitudinales indiquent qu’il y a une corrélation entre l’engagement paternel et l’adaptation psychosociale des adolescents, (M. Lamb et C. Lewis, 2004).

À cet égard, Burns et Dunlop (1998) ont constaté que les sentiments des adultes par rapport à leurs rapports et à leurs interactions avec leurs semblables étaient positivement associés à leurs expériences personnelles survenues à l’adolescence.

Franz, McClelland et Weinberger (1991) ont constaté que l’implication précoce du père prédit les sentiments adultes de satisfactions quant aux relations conjugales, ainsi que l’auto-perception des compétences parentales.

Les recherches réalisées par Allen, Hauser, O’Connor et Bell (2002) ont indiqué que l’expression, de la part des parents, d’hostilité envers leurs enfants âgés de 16 ans et la façon dont ils limitaient leur autonomie étaient associées au niveau d’hostilité et de faible résistance présentés vers l’âge de 25 ans.

En Angleterre, Lewis, Newson et Newson (1982) ont constaté que l’implication des parents (au sein des foyers où vivaient les deux parents) dans la vie des enfants âgés de 7 et de 11 ans permettait de prévoir leur rendement scolaire lors des examens nationaux vers l’âge de 16 ans. D’autre part, cela permettrait également de prévoir s’ils auraient des antécédents criminels vers l’âge de 21 ans.

Flouri et Buchanon (2002) se sont aperçus, grâces aux informations données par les mères et par les enseignants, que la proximité des enfants âgés de 7 ans avec leurs pères, permettait de prévoir l’auto-perception de la proximité de ces enfants avec leur père vers l’âge de 16 ans. Cela permettrait également de prévoir un faible niveau de contact avec la police, ce qui, à son tour, permettait de prévoir un faible niveau de stress  vers l’âge de 33 ans.

Koestner, Franz et Weinber (1990) ont constaté des corrélations significatives entre l’engagement paternel vers l’âge de 5 ans et les sentiments de ces enfants 26 ans plus tard.

Dans le cadre dune recherche initiée par Sears, Maccoby et Levin, en 1957, et poursuivie par Franz, McClelland, Weinberger et Peterson, en 1994, il a été possible de constater que les enfants dont le père était affectif et chaleureux, et les garçons dont la mère était, elle aussi, chaleureuse, et dont l’enfance se caractérisait par peu de  stress, avaient plus de probabilité d’être, vers 41 ans, des adultes adaptés, avec une maturité psychologique et avec de bonnes capacités de coping.