2.4.4 - Les domaines d’influence paternelle

Les nombreuses recherches réalisées au cours des 40 dernières années on contribué à une meilleure connaissance des caractéristiques des rapports père/enfant et des conséquences positives qui en découlent. Les connaissances acquises grâce à ces études permettent d’identifier un certain nombre de domaines que nous pouvons définir comme étant des  domaines d’influence paternelle, qui représentent des domaines de développement personnel qui sont préférentiellement stimulés par l’engagement paternel.

Ceci ne signifie pas que le père soit le seul élément ou le facteur qui développe ces domaines. D’autre part, cela ne signifie pas non plus que l’influence du père vienne à manquer ces domaines.

Par conséquent, en ce qui concerne l’influence de l’engagement paternel pendant le stade préscolaire, nous constatons qu’elle est pertinente dans des domaines essentiels tels que le développement intellectuel le développement des compétences sociales et la stimulation pour le succès en ce qui concerne les filles, (C.Stewart, 1980 ; Radin, 1981, MacDonald et Parke, 1984 ; MacDonald, 1987, Galejs, King et Hegland, 1987).

Au stade de l’âge scolaire, l’engagement paternel est significative en termes de développement intellectuel (Radin, 1976), de rendement scolaire (Solomon, 1969 ; Katz, 1967 ; Blanchard et Biller, 1971 ; Elizur, 1986 ; Bisnaire, Firestone et Rynard ; 1990, Wagner et Phillips, 1992 ; Radin, Williams et Coggins ; 1994), d’adaptation sociale au contexte scolaire (Barth et Parke, 1992 ; Radin, Williams et Coggins, 1994), d’acquisition de compétences sociales (Hoffman, 1971 ; Koestner, Franz et Weinberg, 1990 ; Radin, 1982 ; Sagi, 1982), de l’identité du genre (H. Biller, 1974, 1993 ; R. Green, 1987) et d’auto-estime (Rosenberg, 1965 ; Copersmith, 1967 ; Amato, 1986).

En ce qui concerne le stade de l’adolescence, l’engagement paternel semble interférer de manière particulièrement significative en ce qui concerne l’adaptation psychosocial comme s’il s’agissait d’un facteur préventif de comportements déviants (Lewis, Newson e Newson, 1982 ; Flouri et Buchanon, 2002 ; M. Lamb et C. Lewis, 2004).

Ces études indiquent que l’idée qui suggère que le père est un élément omis par rapport au développement de l’enfant n’est évidemment pas, aujourd’hui, une réalité acceptable. Les relations qui s’établissent entre un père et son enfant ont beaucoup d’importance en ce qui concerne le développement psychosocial de l’enfant. Néanmoins, il ne faut pas oublier que cette influence n’est pas univoque et qu’elle dépend d’un ensemble complexe de facteurs, à savoir, des facteurs culturels, familiaux et personnels. Ainsi, l’influence du père quant au développement psychosocial du sujet doit être perçue comme quelque chose qui se manifeste soit de façon directe (grâce au rapport direct avec l’enfant), soit de façon indirecte (grâce aux effets que sa présence implique dans le cadre du contexte familial), qui, bien entendu, varie selon chaque individu et selon chaque famille.