4.2.2 - Grossesse pendant l’adolescence et sexualité précoce

D. Popenoe (1996) considère que tandis que chez les garçons la manifestation sociale la plus frappante du désinvestissement de la part du père est la violence juvénile, chez les filles, c’est la grossesse précoce et hors mariage. Le père joue un rôle distinctif quant à la formation du style sexuel des filles, quant à la compréhension de la relation entre un homme et une femme, et c’est son amour et ce rapport père/fille qui établissent la confiance en sa féminité, ainsi que la sensation qu’elle ne mérite pas d’être aimée. Lorsque le père est absent, les probabilités que la fille tombe enceinte précocement ou qu’elle élève seule l’enfant sont beaucoup plus élevées.

B. Ericksson (1998) affirme que la relation entre l’enfant et son père a une importance cruciale quant à la façon dont celui-là établira ses relations futures, et, qu’en ce qui concerne les filles, cette relation entre père et fille façonne les attentes quant à ce que représentent les relations intimes et elle influence aussi la perception de la propre compétence et de la féminité. Ainsi, la sensation de perte d’une figure aussi significative que celle du père a un profond impact sur le fonctionnement individuel et relationnel de ces enfants. De nombreuses études démontrent que les filles qui grandissent sans père ont beaucoup plus de risque d’initier, de manière précoce, leur vie sexuelle, de tomber enceintes pendant l’adolescence, de se divorcer et d’avoir peu de confiance sexuelle et une faible satisfaction orgasmique.

Garfinkel et McLanahan (1986), dans le cadre des conséquences intergénérationnelles  de l’absence du père dans les familles caucasiennes américaines, ont constaté que les filles qui ne vivaient qu’avec leur mère avaient fortes de probabilités de se marier pendant l’adolescence, de tomber enceinte pendant l’adolescence, d’avoir un enfant avant le mariage et d’avoir leur mariage dissolu. Par contre, les filles qui avaient un père présent étaient plus stabilisées sur cet aspect de la vie.

En observant les filles de familles où le père était absent, E. M. Hetherington (1972), a constaté qu’il y a des différences entre l’absence paternelle provoquée par un décès et l’absence paternelle provoquée par un divorce. Ainsi, il a constaté que les filles dont le père était décédé avaient moins de capacités quant à l’interaction avec les éléments du sexe masculin, tandis que les filles dont le père était absent, à cause d’un divorce, étaient trop contingentes et sexuellement désinhibées.