4.2.3 - Développement cognitif et rendement scolaire

Un autre domaine où la carence paternelle semble influer, c’est sur le développement cognitif et sur le rendement scolaire. Le développement cognitif, et le rendement scolaire, sont le résultat d’un ensemble de divers facteurs (le patrimoine génétique, les interactions et les stimulations précoces, les attentes parentales, la motivation personnelle, les recours matériels) où a lieu aussi la participation du père.

Clarke-Stewart (1978) considère que la compétence intellectuelle dépend de la stimulation maternelle (matérielle et verbale), ainsi que du degré de participation du père dans les activités ludiques, de ses interventions positives envers le jeune, de la quantité des interactions et des attentes du père envers l’indépendance de l’enfant.

La corrélation négative entre la performance cognitive et académique et la carence paternelle peut être interprétée de trois manières différentes : (1) le statut économique précaire de la plupart des foyers sans père ou les faibles niveaux d’attention parentale ont contribué à un déficit  cognitif général ; (2) un développement du rôle sexuel inadéquat ou les effets négatifs (l’anxiété et le  stress ) sont intervenus dans de nombreux domaines, que ce soit au niveau de la performance verbale ou bien que ce soit au niveau de la performance lors de tests quantitatifs ; (3) il s’agit de familles monoparentales (qui ont, en principe, des difficultés financières, des niveaux élevés d’anxiété et de faibles niveaux en termes d’interactions père/enfant), ce qui conditionne le développement cognitif de l’enfant (M. Shinn, 1978).

Indépendamment des facteurs qui suscitent cette réalité – sans doute la combinaison de ces trois facteurs – de nombreuses recherches indiquent l’corrélation de la carence paternelle et de la faible performance cognitive et du faible rendement scolaire de l’enfant.

En analysant la littérature existante à propos des effets de l’absence du père sur le développement cognitif et le rendement scolaire de l’enfant, Hetherington, Camara et Featherman (1983) ont conclu que les enfants des familles où le père est absent présentent des résultats qui sont, en moyenne, plus bas que ceux des autres enfants, en termes d’évaluation scolaire et de la compétence cognitive.

Kimberly et ses collaborateurs (2006) ont réalisé une étude longitudinale dans le but d’étudier l’influence du père sur l’enfant né d’une mère adolescente. Ils ont donc observé 134 mères adolescentes et leurs enfants. Ils ont réalisé des observations lorsque l’enfant avait 6 mois, 1 an, 3 ans, 5 ans, 8 ans et 10 ans. Les données obtenues indiquent que les enfants du sexe masculin qui maintiennent un contact fréquent avec leur père, ils avaient de meilleures capacités en termes de lecture et en Mathématiques, que les enfants qui avaient peu de contact, ou aucun contact, avec leur père. De même, au niveau comportemental, on a pu vérifier que, vers l’âge de 10 ans, les enfants qui avaient un contact assez proche avec leur père s’adaptaient mieux, en termes socio-émotionnels, au contexte scolaire, que les enfants qui avaient peu de contact avec leur père. Ceux-ci étaient plus excitables et plus impulsifs, et avaient tendance à perturber les autres enfants dans la salle de classe. Ils étaient aussi plus ennuyeux, plus destructeurs, et exigeaient donc une plus grande attention de la part des enseignants, collaborant peu dans le cadre de la salle de classe.

Ces études viennent à l’encontre des publications relatives au développement infantile, démontrant que la participation du père a une importance cruciale dans la vie des enfants, surtout pendant l’enfance, en ce qui concerne les comportements associés au rendement scolaire.