4.2.5 - Développement social

Socialiser correspond, selon J. Le-Camus (1999) à apprendre à jouer son rôle dans le groupe horizontal (les partenaires de jeu) et à apprendre à se soumettre aux règles qui sont à la base de toute vie collective. Le père, outre son rôle éducatif, assure une action préparatoire pour l’insertion sociale de l’enfant, à partir d’un ensemble de comportements, notamment les comportements de jeu ; c’est pour cette raison que l’absence affecte négativement ce domaine du développement humain.

Parke et ses collaborateurs (2003) considèrent que le père est un élément crucial dans le processus de socialisation de l’enfant, dont l’intervention se manifeste d’une manière tripartie, (1) de par la nature de la relation père/enfant, (2) de par le soutien et les conseils directs vis-à-vis de l’enfant à propos de comportements à adopter envers ses semblables, et (3) de par des stratégies managériales que le père utilise pour faciliter ou pour limiter les opportunités que l’enfant a de contacter ses semblables.

Selon D. Popenoe (1996), l’une des principales tâches attribuées à la paternité c’est la transmission culturelle qui contribue au développement de la compétence et du caractère de l’enfant, cherchant à assurer aussi à ce que celui se transforme en un adulte bien adapté en termes sociaux. L’absence du père (ou l’absence de la transmission paternelle) suscite le déclin de la compétence et du caractère chez l’enfant.

Stolz (1954) a été l’un des premiers à constater les effets négatifs de l’absence paternelle sur le développement social de l’enfant, en observant les enfants dont le père était absent dû à la Deuxième Guerre Mondiale. Il a ainsi put vérifier que les enfants âgés de 4 à 8 ans présentaient des relations carencées avec leurs semblables. Si le père n’est pas présent, ces domaines-ci pourront alors être affectés par cette absence.

L’influence du père en ce qui concerne le processus de socialisation sexuée, ou de socialisation différenciée, est, elle aussi, déterminante et affecte de nombreux domaines de la vie sociale, à savoir : la prédisposition au succès, le contrôle, les sanctions, la qualité des relations, l’encouragement à la dépendance et les différentes attitudes associées aux deux sexes (J. Le-Camus, 2000).