4.2.6 - Développement moral

La participation des deux parents dans le développement moral de l’enfant est importante car, d’une part, les décisions morales de la mère et du père sont très souvent distinctes les unes des autres. D’autre part, chaque élément parental a une perspective singulière qui peut influencer de manière positive l’enfant, (H. Biller et J. Kimpton, 1996).

La littérature indique, en effet, que l’absence du père a tendance à avoir des répercussions négatives en ce qui concerne le développement de la conscience moral de l’enfant.

Selon Hoffman (1971), le père joue le rôle d’une figure d’identification dans le processus de développement moral de l’enfant du sexe masculin et de l’enfant du sexe féminin. En 1971, cet auteur a réalisé une étude qui a permis de vérifier qu’en ce qui concerne le jugement moral interne, la culpabilité, l’acceptation de la responsabilité, les valeurs morales et la conformation aux règles les garçons qui fréquentaient la septième année scolaire et dont le père était absent présentaient des indices plus faibles que ceux dont le père était présent.

Une étude menée par J. Santrock (1975) indique qu’en ce qui concerne le comportement moral, les enfants du sexe masculin dont le père est absent présentent des résultats significativement inférieurs à ceux présentés par les enfants du sexe masculin dont le père est présent

Radin (1982) et Sagi (1982) ont constaté que les garçons et les filles qui présentaient un niveau élevé en termes d’interaction avec leur père avaient plus de probabilités d’avoir un  locus de contrôle interne  et d’assumer leur responsabilité face à leurs actes. Cela se doit sans doute au fait que le père, en choisissant de participer, se présente à l’enfant comme étant un modèle significatif en termes de comportement responsable.

Selon H. Biller (1993), pour atteindre un niveau élevé en termes de fonctionnement moral et pour s’accepter en tant qu’individu responsable, il faut être patient pour ajourner une gratification, en résistant à la tentation du moment. Ainsi, l’enfant qui est privé du contact avec son père présente un plus grand risque de faire preuve d’un contrôle immature de ses impulsions (en raison de la difficulté à faire confiance aux adultes et à ses engagements) et, par conséquent, un faible développement moral