3.4 – Analyse et interprétation des résultats

Les données obtenues lors du  Questionnaire des rapports père/enfant nous ont permis de recueillir d’importantes informations en ce qui concerne les caractéristiques de la relation entre pères et enfants portugais (du sexe masculin et féminin, préadolescents et adolescents).

En ce qui concerne les rapports entre père et son enfant, nous avons pu vérifier que la moyenne quotidienne en termes d’interaction est de 3,71 heures (jours de la semaine et weekend), allant de 3,47 heures à 3,95 heures, étant nettement supérieure en ce qui concerne le weekend (5,43 heures) par rapport aux autres jours de la semaine (3,02 heures).

Nous avons également constaté que la quantité d’interaction quotidienne (jours de la semaine et weekend) est supérieure lorsqu’il s’agit des préadolescents (4,24 heures par jour) et inférieure en ce qui concerne les adolescents (3,44 heures par jour). Cependant, par rapport au groupe de filles ou de garçons, il n’existe aucune différence significative entre la quantité quotidienne de l’interaction du père avec les fils (3,70 heures par jour) et la quantité d’interaction avec les filles (3,71 heures par jour).

Lorsque nous regardons la quantité des rapports entre père et son enfant, nous avons constaté que, pour la plupart des cas, celle-ci est évaluée de façon positive (39,9% des sujets interrogés l’ont classée comme assez  ou  beaucoup) et qu’elle dépend :

En ce qui concerne l’évaluation de la qualité des rapports entre père et son enfant, nous avons constaté que, pour la plupart des cas, cette évaluation est substantiellement positive (76,4% des sujets interrogés l’ont classée comme étant  assez bonne  ou très bonne) et qu’elle dépend :

L’importance du père biologique dans le cadre du développement personnel de l’enfant a aussi été évaluée, dans la plupart des cas, de façon substantiellement positive (71,2% ont jugé que leur père avait un rôle  très important  en ce qui concerne leur développement personnel). Elle dépend :

En ce qui concerne l’importance de chaque membre de la famille dans le cadre du développement personnel, les résultats indiquent que les éléments du couple parental (la mère et le père biologique) sont les plus importants dans ce processus, bien qu’il y ait quelques différences entre chacun des deux éléments (moyenne de la mère = 3,74 ; moyenne du père = 3,47), suivis, à un second degré d’importance, par les membres de la famille directe, notamment, les frères, les grands-parents, et les oncles, dans un troisième degré d’importance par la marraine, le parrain, des autres membres de la famille et le beau-père, et, finalement, dans le dernier degré d’importance surgit la belle-mère. Ces données indiquent ainsi que les rapports entre l’enfant et ses potentiels parents sociaux présentent quelques caractéristiques spécifiques et que les enfants ont quelques difficultés à reconnaître l’importance du rôle du beau-père et de la belle-mère dans leur vie personnelle.

En ce qui concerne les caractéristiques du père, nous avons pu constater qu’il y a une surévaluation généralisée de celles-ci, ce qui a rendu difficile l’analyse et l’interprétation des données obtenues. Cependant, les caractéristiques  responsable  et  pédagogue  ont été plus souvent indiquées par les quatre groupes préalablement définis (le groupe masculin, le groupe féminin, le groupe des préadolescents et le groupe des adolescents), ce qui veut dire que les enfants souhaitent que leur père soit une figure de référence, que ce soit au niveau personnel ou bien social (responsable), et qu’il participe activement au cours du long processus de développement personnel (pédagogue). C'est vérifié également que les caractéristiques tendre,  attentionnée, affectueux, disponible, présent,  pédagogue, compréhensif et responsable  ont présenté des moyennes supérieures dans le groupe féminin, ce qui indique que ces caractéristiques sont survalorisés pour les filles. C'est constaté aussi que les caractéristiques sympathique,  attentionné, affectueux  et pédagogue ont présenté des moyennes supérieures dans le groupe préadolescent, ce qui indique que ces caractéristiques sont survalorisées pour les sujets préadolescents.

Le croisement de ces résultats avec les résultats initiales obtenus lors de la Pré-étude nous permet de confirmer que la caractéristique affectueux est plutôt associée aux enfants plus jeunes et qu’elle est également associée aux filles. Cependant, il n’est pas possible de confirmer que la caractéristique boute-en-train  soit associée aux enfants plus jeunes, ou bien encore de confirmer que la caractéristique  tolérant soit associée aux enfants plus âgés.

En résumé, les données obtenues dans le  Questionnaire des rapports père/enfant  nous ont permis d’approfondir nos connaissances à propos des caractéristiques des rapports entre les pères et les enfants portugais, des deux sexes, préadolescents et adolescents, notamment :

  1. Quantification de l’interaction quotidienne entre père et son enfant, au Portugal, pour laquelle nous avons constaté qu’il n’existe aucune différence en termes de quantité d’interaction quotidienne entre un père et ses enfants du sexe masculin et du sexe féminin, mas qu’il existe quelques différences en termes de quantité d’interaction quotidienne entre un père et ses enfants préadolescents et enfants adolescents. Cette interaction est supérieure lorsqu’il s’agit des préadolescents, ce qui signifie que, probablement, cela fait référence aux facteurs associés à ces deux éléments.
  2. Reconnaissance du fait que les rapports entre père et son enfant sont plutôt évalués de façon substantiellement positive par la plupart des enfants, ayant tendance pour ces rapports d’être de meilleure qualité quand les deux habitent ensemble et quand la quantité d'interaction entre les deux est élevée.
  3. Confirmation dont le père biologique est, usuellement avec la mère, un élément central dans le processus de développement de leurs enfants, en supposant un papier éducatif clairement différencié et valorisé à l'égard des autres éléments de la famille, en étant son importance supérieure quand la qualité de relations entre les deux est bonne, quand les deux habitent ensemble, quand la quantité d'interactions entre les deux est élevée et quand les enfants sont plus jeunes.
  4. Quant aux hypothèses soulevées par cette recherche, les données obtenues confirment la première hypothèse selon laquelle « la présence et l’engagement du père biologique facilitent le développement personnel et social de ses enfants ». Les donnéssoutiennent aussi la troisième hypothèse, selon laquelle « le rôle social du père est différent selon le sexe de l’enfant, et ceci d’une manière plus prégnante pour les garçons que pour les filles », mais nous avons plus de difficultés pour valider la quatrième hypothèse de cette recherche, selon laquelle « le rôle social du père est différent selon le stade de développement de l’enfant, et cela d’une manière plus prégnante pour les préadolescents que pour les adolescents ». En ce qui concerne la deuxième hypothèse selon laquelle « l’absence ou la carence du père biologique est à l’origine de problèmes au niveau du développement et de l’identification psychosexuelle de l’enfant, ce qui provoque des difficultés en termes d’intégration psychosocial de l’enfant», les données cognitives ne sont pas satisfaisants, car l’analyse de cette hypothèse justifie une approche plus clinique (subjective) que cognitive (objective).