3 - Anamnèse

Les parents de Daniel se sont rencontrés lorsqu’ils étaient jeunes et cinq ans après leur mariage sa mère est tombée enceinte, ayant eu une « grossesse non planifiée, mais heureuse ».

Selon sa mère, la grossesse a été « compliquée et tourmentée », d’une part à cause de l’impossibilité de prendre les médicaments qu’elle prenait jusqu’à cette date (dépression, névrose obsessive-compulsive), ce qui, d’ailleurs, l’a poussée à envisager que « les problèmes psychologiques de Daniel pourraient être la conséquence de cette grossesse compliquée ».

Malgré certaines difficultés pendant la grossesse, Daniel est né d’un accouchement normal qui « s’est bien passé », ce qui a également contribué, selon sa mère, à « améliorer la relation du couple ».

Les premières étapes du développement de Daniel ont été « normales » vu que celui-ci n’a extériorisé aucune difficulté au niveau de l’alimentation, de la psychomotricité, de l’apprentissage, du sommeil, et vu qu’il n’a souffert d’aucune maladie considérée « anormale pour son âge ».

Le seul facteur qui mérite d’être mis en évidence, ce sont les épisodes continuels et récurrents d’énurésie nocturne qui se sont vérifiés jusqu’à la consultation (ce qui renvoie à un cas d’énurésie primaire).

En ce qui concerne son développement social, Daniel « n’a jamais fais preuve de beaucoup d’interaction avec les autres enfants » préférant, d’habitude, « jouer tout seul ».

Dès son plus jeune âge, il a eu une nourrice, mais un jour, alors que sa mère l’avait emmené justement chez sa nourrice, « il s’est mis à pleurer pendant trois heures » et, à partir de ce jour-là « il n’est plus jamais allé chez sa nourrice ». C’est alors sa grand-mère maternelle qui s’est occupée de lui. Âgé de trois ans, il est ensuite allé à l’école maternelle.

Au début, « Daniel s’accrochait aux murs et ne voulait pas rester à l’école », mais, petit à petit, « il s’est adapté » à ce nouveau contexte.

Au cours de la 1ère année scolaire, « Daniel a été l’un des meilleurs élèves de sa classe » mais, selon sa mère, c’était très difficile pour elle car « c’était encore un bébé ». Pendant la 2ème et la 3ème années scolaires, Daniel « a commencé à révéler quelques difficultés à l’école» (apathie, peu d’intérêt et peu d’interaction avec ses pairs), ce qui a fait que ses parents aient fait appel à un pédopsychiatre qui, à la suite de quelques consultations avec la famille, a recommandé que Daniel cesse définitivement de dormir dans le lit de sa mère et qu’il ne boive plus de biberon de lait.

Cependant, estimant que, soi-disant, les consultations de pédopsychiatrie « ne leur apportaient rien », les parents ont décidé de ne plus s’y rendre et n’ont point suivi les recommandations du pédopsychiatre, préférant, par la suite, et avec l’accord de sa maîtresse, que Daniel participe dans notre Projet d’intervention/soutien à la communauté.