4 - Les entretiens avec les parents

Nous avons décidé de rencontrer les parents lors de consultations hebdomadaires, sans la présence de Daniel, ayant donc pour objectif de réaliser une intervention auprès du couple afin de dégager les problématiques relationnelles mari/femme et parents/enfant.

Au cours des consultations, la mère s’est montrée essentiellement dominatrice/autoritaire, en agissant et en verbalisant de façon très rigide, en cherchant occuper l’espace de conversation. Le père, quant à lui, était plutôt une à personne soumise et n’intervenait que très peu, démontrant quelques difficultés à maintenir le contact visuel et à contredire l’opinion de son épouse tout au long du processus d’interaction avec la famille.

En ce qui concerne la dynamique familiale, ainsi que le rapport des parents avec Daniel, la mère affirme qu’elle a toujours trouvé que son fils « est très beau », que c’est « un petit bout de chou » qu’elle a envie de « chouchouter » à longueur de journée, et, bien qu’il ait déjà 12 ans, qu’elle n’a « aucune pudeur », ayant l’habitude de se déshabiller « devant lui ».

D’autre part, étant donné que le père fait les trois-huit et travaille donc pendant la nuit, Daniel s’endort tous les jours avec sa mère, dans le lit des parents, en regardant la télévision ; sa mère affirme que, selon elle, « l’excessive proximité » qu’elle a dorénavant avec son fils se doit au fait que, alors que Daniel n’avait que 3 ans, « son père a commencé à travailler pendant la nuit » et que tous les deux « restaient seuls le soir ».

D’autre part, elle affirme également que Daniel « emmène toujours un ours de peluche lorsqu’il passe à table », celui avec lequel « il s’endort tous les jours » ; elle souligne aussi qu’il utilise les expressions « piu-piu » lorsqu’il parle d’elle, « ouaf ouaf » lorsqu’il parle de son père et « chat » lorsqu’il parle de lui-même, ce qui la met mal à l’aise.

Selon elle, Daniel « est jaloux de son père » et lorsqu’ils vont se promener, le dimanche, « il n’aime pas que ses parents se promènent main dans la main, se plaçant toujours entre les deux et s’accrochant à sa mère ».

Elle ajoute également que lorsque l’on questionne Daniel au sujet d’avoir, un jour, un petit frère, celui-ci répond qu’il « le jetterait ! ». D’autre part, selon elle, et à propos du rôle du père quant au développement de son fils, elle n’estime que celui-là « évite Daniel et qu’il ne communique pas beaucoup avec lui ».

La mère affirme qu’étant donné qu’elle soufre de névrose obsessive-compulsive, « elle ne s’imagine pas loin de son fils », étant « soucieuse et jalouse » que « dans quelques années Daniel ait une petite amie ».

Le père, peu interactif tout au long des consultations, indique, de façon peu assertive, qu’ « il faut que la mère change sa façon de concevoir les choses et sa façon d’agir envers son fils ».