2.3.3.1 La période primaire et secondaire : enjeux d’équité

S’appuyant sur la convention internationale des droits de l’enfant, signée en 1989 (ONU : Art 28), les organisations internationales et notamment l’UNESCO, tentent de valoriser et d’appuyer la politique éducative des Pays164.

Le seul véritable engagement de cette convention, pour les États signataires, concerne donc le primaire. Au-delà, certains États et particulièrement les PMA, ne seraient pas en mesure de financer la scolarité des enfants. De plus en plus d’enfants sont scolarisés grâce au développement parce la majorité des pays ont compris l’importance de l’enjeu éducatif pour la valorisation du capital humain165. L’UNESCO estime cependant qu’il reste encore environ 120 millions d’enfants du primaire qui ne seraient pas scolarisés dans le monde166. Cependant, les chiffres les plus contradictoires circulent à ce propos, puisque les enjeux politiques sont énormes167.

Finalement, la situation peut est extrêmement différente d’un pays à l’autre168. Á l’extrême, l’espérance moyenne du nombre d’années de scolarité dans le primaire au Mali ne dépasse pas deux années, alors qu’elle est maximale dans la grande majorité des pays du monde. En Asie, 90% des enfants vivent dans des pays où la participation au 1er cycle du secondaire est obligatoire, mais il arrive que certains pays n’offrent pas assez de places, comme en Indonésie, où seulement 75% des jeunes sont scolarisés.

Le niveau primaire ne serait cependant pas le point de sortie du système d’éducation le plus fréquent.La probabilité qu’un enfant accède au secondaire est de plus de 80% dans presque tous les pays du monde169. Elle n’est par contre que de 50% pour le 2ème cycle du secondaire. Pour les pays, l’autofinancement et la privatisation de la période obligatoire, pose toujours des problèmes :

  • d’équité, par l’obligation de payer parfois des charges directes, tels que les frais de scolarité du service public, ou indirectes pour l’achat des fournitures scolaires, des billets de transport, des repas, etc. ;
  • de qualité, les familles choisissent le secteur privé en réponse à un service public qui ne leur convient pas.

Notes
164.

Portail internet de l’UNESCO. Suite à la convention des droits de l’enfant, durant la conférence de Jomtien, tenue en mars 1990, 155 pays adoptent la « Charte mondiale sur l’éducation pour tous » et le « Cadre d’action pour satisfaire les besoins en apprentissage ».

165.

UNESCO, L’enseignement supérieur en Europe, op. cit.

166.

Les raisons invoquées par l’UNESCO concernant la non scolarisation des enfants, sont notamment : la prévalence du VIH/Sida, les conflits civils, le travail des enfants, la traite des enfants et les catastrophes naturelles. Naturellement, ces problèmes ont un impact manifeste sur l’accès à l’enseignement et ils touchent principalement les pays qui ne disposent que de médiocres infrastructures scolaires. D’autre part, l’aide internationale affectée à l’éducation a baissé proportionnellement et particulièrement celle consacrée à la période obligatoire. OCDE, Assurance qualité référence "Qualité et reconnaissance des diplômes de l'enseignement supérieur : un défi international, op. cit.

167.

L’Agence France Presse annonçait par exemple, le chiffre de 100 millions pour la seule région d’Afrique subsaharienne. AFP Tunis Portail internet : http://www.orange.cf/actualites/?p=79572.

168.

François Orivel, « Les inégalités internationales en matière d'éducation », op. cit.

169.

Portail internet : UNESCO, Education Enseignement primaire.