2.3.4.3 Le modèle américain

Les l’États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont les pays qui subventionnent le moins l’enseignement supérieur, entre 40 et 50%, comparativement aux autres pays de l’OCDE, entre 65% et 100%¹⁹⁷.

Ces pays sont résolument orientés vers une logique commerciale. Ils représentent le modèle économique de référence pour la majorité des pays en développement, le seul modèle qui, pour certain, peut compenser le manque de fonds propres des pays¹⁹⁸. Les USA ont un système mixte particulier de financement de l'enseignement supérieur qui est réparti entre les pouvoirs publics, les familles et les donateurs privés. Il permet de développer une offre de qualité et un réseau exceptionnel d’universités ou d’écoles parmi lesquelles se trouvent les meilleurs établissements au monde. C’est un système élitiste, car en moyenne un étudiant modeste sur quatre de très bon niveau ne trouve pas d’établissement d’accueil.

La structure de financement des universités est très révélatrice des capacités énormes qui peuvent être dégagées par un tel système¹⁹⁹. Prenons en exemple la plus célèbre d’entre elle, l’université de Harvard où les anciens (alumni) offrent annuellement, sous forme de donations, environ 579 millions de US$. Il convient d’ajouter à cette valeur les sponsors des entreprises, la dotation d’Etat, l’aide à la recherche du gouvernement fédéral 320 millions US$, l’activité commerciale et les produits annexes. Durant l’année 2007, les capitaux de la fondation d'Harvard²⁰⁰ étaient de 25,9 milliards US$, leurs intérêts dégageaient à eux seuls 560 millions US$. Le budget de fonctionnement dépassait les 3 milliards US$. Il est intéressant de comparer le budget de l’éducation de la Chine qui s’élève à 85 milliards US$ à la même époque, pour assumer un effectif estimé à plus de 255 millions d’élèves en 2005²⁰¹.