De la Chine à Singapour, de l’Indonésie au Japon, les pays d’Asie de l’Est vivent des situations géostratégiques, politiques, économiques et culturelles aussi contrastées que leurs systèmes éducatifs202. On retrouve ainsi dans cette région du monde les enjeux majeurs du marché mondial de l’éducation. La Chine à elle seule peut représenter tous les stades de développement de l’enseignement supérieur203. On y retrouve l’université d’élite de Jiao Tong de Shanghai, capable d’imposer le classement mondial des établissements, ou à l’inverse des centaines d’universités isolées sans aucun moyen à l’écart des grandes zones industrielles.
S’il est un domaine où les nations indienne et chinoise peuvent être comparées, c’est bien dans leur complexité et dans leur diversité. Leurs ministères de l’éducation doivent ainsi gérer jusqu’au secondaire environ 263 millions d’écoliers et 6,3 millions d’enseignants pour l’Inde et 255 millions d’écoliers et 11 millions d’enseignants pour la Chine, soit deux fois plus d’enseignants que l’Inde pour un effectif presque équivalent204. Pour l’enseignement supérieur, l’Inde accueille plus de 11 millions d’étudiants pour plus de 428 000 enseignants. La Chine accueille plus de 15 millions d’étudiants pour plus 850 000 enseignants. C’est l’équivalent de la population de toute l’Europe rien que pour la gestion de deux ministères de l’éducation !
Nous proposons cette carte régionale pour résumer le niveau de développement des systèmes d’enseignement supérieur l’Asie de l’est205 :
R. Hayhoe, “An Asian multiversity? Comparative reflection on the transition to mass higher education in east Asia”, in Comparative Education Revue, Paris : CNRS-INIST, 1995, vol.39, no3, pp. 299-321.
S. Zhiqin, « La Chine entre dans la compétition », in revue Societal, Paris : CNRS, INIST, 2004, N°44.
Statistiques et estimation, UNESCO/OCDE, Recueil de données mondial sur l'éducation, op. cit.
OCDE, Assurance qualité référence "Qualité et reconnaissance des diplômes de l'enseignement supérieur : un défi international, op. cit.