2.4.3 Les imperfections de la prestation

On peut supposer que l’environnement international augmente le niveau d’asymétrie par la mise en scène de nouveaux acteurs et par l’introduction de centres d’intérêts et d’influences différents. L’asymétrie est accentuée par les difficultés d’accès et de traitement de l’information propre à la majorité des pays en développement. Elle peut aussi s’aggraver par le manque de concurrence d’une offre de formation étrangère naissante et particulièrement celle qui est délocalisée à l’étranger.

Les facteurs qui singularisent le plus la relation de l’étudiant à la prestation éducative internationale sont les difficultés pour l’offre à pouvoir garantir les objectifs de l’étudiant et la place que l’étudiant a pris dans la chaîne de valeur des établissements.

L’offre internationale doit pouvoir répondre aux demandes urgentes des étudiants concernant prioritairement l’employabilité, mais surtout la qualité de la formation lorsque celle-ci concerne les pays en développement. Il y a moins de risque d’être sans emploi dans un pays en développement, mais il y a plus de risques d’être sous-qualifié223.

Mais le problème pour les étudiants est que le marché est naissant et souffre du manque ou de l’imprécision des informations provenant des acteurs qui composent un environnement en pleine maturation. Comment donc choisir la bonne formation au regard du marché du travail dans ce contexte ?

Le développement des programmes internationaux par l’autofinancement des études place l’étudiant au centre de tous les intérêts stratégiques des établissements. Il doit participer à la construction de son propre savoir et à celui des autres, à la promotion grâce au réseau des anciens, à la formation dans le cadre de la dynamique de groupe ou en tant que futur chef d’entreprise par l’accueil de stagiaires, etc. Avec le développement des échanges, de la mobilité internationale et des programmes ou des campus délocalisés, c’est la logique de marque qui va peu à peu prévaloir. Les établissements vont donc s’appuyer sur le capital « étudiant » pour pouvoir construire, consolider et valoriser leur marque. La notoriété de l’établissement pourra avoir des répercussions directes sur sa carrière via son curriculum vitae et son futur employeur. Le programme correspond ainsi à une empreinte de sa vie qu’il aura tout intérêt à valoriser224.

Mais avec l’autofinancement des études, les étudiants ajoutent à leurs responsabilités un maillon supplémentaire : la fonction économique.

Notes
223.

Robert B. Reich, L'économie mondialisée, Paris : Dunod, 1993.

224.

Richard Ladwein « Stratégies de marques et concepts de marques », in revue Décisions Marketing, N°13, 1998, disponible sur le portail internet de l’association française du Marketing (consulté le 30/06/2008).