2.5.5.4 Les autres logiques

Les activités de coopération ont toujours été motivées par des objectifs multiples et font l’objet d’importantes luttes d’influences stratégiques entre les pays283. En Asie de l’Est, des pays tels que l’Australie, la Chine, la France, les USA, ou de l’ex-Union Soviétique, le Japon, ont ainsi, au cours de l’histoire, tous largement influencés, plus ou moins directement et volontairement, les systèmes d’enseignement supérieur, à travers des projets de coopération et d’aide au développement284. Justifiées par des accords bilatéraux ou multilatéraux, ces activités permettent d’augmenter l’influence culturelle ou économique d’un pays sur un autre, grâce notamment à la formation des élites sur place, ou grâce à la mobilité et les échanges scientifiques. C’est ainsi que l’OTASE créa en 1959, l’AIT, Asian Institute of Technology, la première université internationale, à Bangkok, en Thaïlande, pour constituer à l’époque « un rempart contre le communisme »285. Ainsi les pays exercent, en contre partie des activités de coopération, leur propre activité scientifique, ou espère exercer une influence économique ou culturelle. La notion de contre partie n’est pas forcément contractuelle, c’est une notion de fait, une conséquence logique de l’activité de coopération. Dans le cas de l’AIT, l’OTASE pouvait ainsi s’enorgueillir de réaliser en même temps une influence géostratégique.

Tant que les projets sont financés par de l’argent public, par des tutelles régionales ou par l’État, les établissements sont mandatés pour atteindre les objectifs alloués. Leurs intérêts particuliers d’établissements apparaissent secondaires dans la mesure où ils censés respecter une close éthique de contrat public. Ils sont dans une logique de coopération culturelle partagée et équilibrée286.

Notes
283.

Elsa Assidon, Les théories économiques du développement, op. cit.

284.

Broustail, Joël, en collaboration avec Gilbert Palaoro, « La formation des élites managériales dans les économies en transition, op. cit., page 56.

285.

Ibid.

286.

OCDE, Assurance qualité référence "Qualité et reconnaissance des diplômes de l'enseignement supérieur : un défi international, op. cit.