La superposition des logiques peut provoquer « des effets collatéraux » contradictoires aux objectifs initiaux des politiques d’aide au développement, qui ciblent souvent un seul et même public. Principalement menée par des pays développés qui tentent à la fois de favoriser le développement et la migration des élites, la logique de migration est la plus controversée d’entre toutes.
Les pays développés favorisent de plus en plus l’accueil massif des étudiants étrangers qualifiés. Ils espèrent que ces étudiants resteront dans le pays une fois leurs études terminées ou du moins dynamiseront la recherche pendant leur formation doctorale et ainsi répondre aux besoins ponctuels des laboratoires294. Cette stratégie est soutenue par des politiques budgétaires, une communication ciblée, des programmes de bourses d’excellence, l’intensification des mesures d’accompagnements sociales ou règlementaires (faciliter la délivrance des visas, favoriser le rapprochement familial et la recherche d’emploi par la simplification contractuelle, l’accès au logement, l’amélioration de la couverture sociale).
Ce phénomène de migration est favorisé par le processus de démocratisation progressif des pays émergents et par l’amélioration généralisée des moyens de communication et d’information295. Pour favoriser cette stratégie, le Canada a considérablement allégé ses lois sur l’immigration pour enrayer la perte des effectifs des étudiants internationaux et ce, malgré la politique restrictive en matière d’immigration du voisin américain après les évènements du « 11 septembre ». C’est aussi dans le but de favoriser les flux migratoires des pays en développement vers l’Europe, que le programme ERASMUS a été étendu à l’échelle planétaire296.
Cette logique est poursuivie par les pays émergents qui en ont les moyens. Ce fut le cas récemment de l’Irlande qui, appuyée par la zone Euro, a su attirer les élites européennes et se développer rapidement. La Thaïlande297, de même que la Chine298, multiplient, avec leurs moyens, les entreprises de séduction pour attirer les cadres supérieurs étrangers. Ils compensent le manque de ressources financières en améliorant la qualité de l’accueil, en proposant des projets professionnels et compétitifs, etc.
OCDE, Assurance qualité référence "Qualité et reconnaissance des diplômes de l'enseignement supérieur : un défi international, op. cit.
UNESCO, « La lutte contre le changement climatique : un impératif de solidarité humaine dans un monde divisé », op. cit.
OCDE, Assurance qualité référence "Qualité et reconnaissance des diplômes de l'enseignement supérieur : un défi international, op. cit.
La Thaïlande a été reconnue plusieurs fois comme le pays le plus accueillant au monde pour les expatriés.
La Chine s’est fixée pour objectif d’engager des experts internationaux de très haut niveau pour améliorer la qualité de ses pôles universitaires d’excellence. Bradshaw D., Spécial MBA: « La Chine en manque de bons gestionnaires », in Journal, Le Courrier du Vietnam , N°778, 2005.