Qu’elle soit pertinente ou pas, les jeunes ont à présent l’habitude, dans le monde entier de rechercher l’information à travers les médias et notamment grâce à l’Internet. C’est principalement par ces canaux que circulent les traditionnels classements qui ont pour objectifs officiels d’informer le public sur la qualité des programmes ou d’établissements nationalement ou internationalement. Comme pour toutes les campagnes promotionnelles, ces sources d’information privilégiées influent sur les décisions, mais ne sont pas pour autant des facteurs déterminants de choix pour les étudiants. Le public pourra ainsi retrouver aux mêmes endroits, des classements qui pourront être divergents et qui pourront annihiler en partie la crédibilité des précédents364.
Initiés principalement par les journaux à grand tirages tels que The Economist ou The Wall Street Journal, « les classements utilisent des critères d’évaluation différents avec toutefois deux constances : les personnes qui choisissent les critères de mesure, les directeurs de publication et leurs conseillers universitaires et la position de certains établissements, privilégiant ainsi les ventes et le bénéfice publicitaire plutôt que l’information » 365. Ces classements auraient donc pour principal intérêt l’attractivité marketing qui permet d’augmenter les ventes. En comparant le classement de ces deux grands journaux, le journaliste constate que seule l’IMD366 est présente.
Un comparatif sur le principal critère d’évaluation permet de constater que :
Contrairement à la majorité des classements qui est initiée par la presse, le classement de Shanghai a été créé par un professeur de chimie d’une université chinoise367. Ce classement renvoie une image controversée de la part du monde universitaire. Le paradoxe est qu’il se déroule dans l’un des pays où l’information est la plus censurée au monde, dixit l’Observatoire Français des médias368. Une chose est certaine, c’est qu’il est devenu le classement des établissements de l’enseignement supérieur le plus populaire au monde. La sagesse chinoise impose de la part du vice-président de l’université Jiao Tong de Shanghai une réponse très instructive :
‘" […] le classement de Shanghai n’est utile que si l’on veut comparer les universités américaines, britanniques, chinoises et japonaises. Il ne rend pas justice aux universités françaises ou allemandes car elles ont un système qui diffère complètement. Nos étudiants qui veulent partir à l’étranger se réfèrent au classement principalement pour les États-Unis. Pour la France, nous savons déjà quels établissements sont bons dans chaque domaine. Pour nous, la réputation des établissements français, basée sur les expériences de coopération et sur le bouche-à-oreille, prime sur le classement "369.’Le Vice-président montre la difficulté de pouvoir uniformiser des systèmes de classement au niveau mondial et de devoir respecter la spécificité culturelle de manière intelligente pour informer et orienter pertinemment les étudiants sur la qualité. Il confirme aussi que les étudiants chinois qui souhaitent poursuivre leurs études fondent prioritairement leurs choix sur les établissements qui ont construit les fondations de leur marque éducative grâce notamment à la coopération.
Dossier Le Monde de l’éducation, Apprendre à apprendre, op. cit. page 24.
Bradshaw D., « La Chine en manque de bons gestionnaires », op. cit.
International Institute for Management Development, Lausanne.
Classement de Shanghai, Témoignage du Vice-président de l’université de Jiao Tong de Shangai, site internet, http://ed.sjtu.edu.cn/rank/2007/ranking2007.htm, visité le 21/04/2008.Voir annexes 2.1 et 2.5.
http://www.observatoire-medias.info , voir annexe 2-5.
Voir annexe 2-1.