3.5.2 La progression quantitative de l’offre privée locale

Ces freins au développement ont probablement interféré sur le nombre d’investissements lourds. En plus de dix années, très peu d’universités ont investi dans la propriété629, préférant la location.

Le pays compte actuellement 47 établissements privés soit 14,6% du total, contre 22 en 2000, soit 14,4% du total. Le secteur accueille 12,6% des étudiants, contre 12% en 2000. L’État projette que le secteur privé puisse accueillir 40% de la population étudiante d’ici 2020630. Cet objectif sera difficile à atteindre.

L’offre privée contribue cependant à l’évolution massive des effectifs du supérieur avec, depuis 1999, une croissance moyenne pratiquement identique (8%) à celle de l’offre publique (9%)631. On observe que les fortes fluctuations et incohérences des taux de croissance aussi bien des effectifs que des établissements, privés comme publics, traduisent une certaine instabilité d’un marché qui pourtant reste croissant (figure 3.5, supra).

Même si les effectifs du secteur privé sont plus faibles qu’escomptés, la très forte croissance de 27% des deux dernières années des établissements qui se sont ouverts632 récemment laisse présager une augmentation potentielle exponentielle des effectifs633.

« Á présent tout le monde souhaite avoir son université »634. C’est l’impression actuelle des professionnels de l’éducation à propos de cette croissance de tous les nouveaux établissements, publics comme privés. Ceci est principalement lié à l’accentuation de la pression du marché et de la demande, mais cette situation est aussi facilitée par la politique de l’État qui souhaite accélérer cette évolution. Les procédures règlementaires se simplifient, les avantages fiscaux apparaissent pour l’investissement et notamment pour protéger les capitaux. La décentralisation permet plus facilement aux régions de créer «  leur université » public ou, à défaut, tout au moins privée, notamment grâce aux facilités de location ou d’accession à la propriété.

Malgré les fluctuations du marché, la tendance est donc à la croissance et une augmentation de la part du privé dans le marché. Les investisseurs suivent ainsi les conseils de bon nombre d’experts convaincus que l’éducation est l’un des meilleurs placements635.

Notes
629.

A notre connaissance, il en existe au moins deux au sud du Viêt-nam, l’université Van Lang et l’université Yersin à Da Lat, voir annexe 3.8.

630.

Lois de programmation sur l’éducation. source MOET, voir annexe 3.6.

631.

Le secteur privé concernait 107 000 étudiants en 2000, contre 193 000 en 2007, voir tableau 3.10 en annexe.

632.

Entre 2005 et 2007, sur trois années, 27 établissements privés ont ouvert leurs portes, soit près de 70% des établissements qui ont ouvert depuis l’année 2000 et 38% du total (47), voir tableau 3.7 en annexe.

633.

L’effectif moyen était de 4 116 étudiants par université privée en 2007, contre plus de 5 000 en 2005. Celui des universités publiques était de 4 900 étudiants en 2007, contre 5 300 en 2005. Même si la nouvelle règlementation impose un nombre de M2 par étudiant, on peut donc considérer qu’il existe un fort potentiel de places disponibles dans les nouveaux établissements.

634.

En dépit des moyens pédagogiques attenants insuffisants et notamment des ressources scientifiques, certaines régions souhaitent posséder leur université, par intérêt pour le développement local mais aussi par prestige, même si parfois les ressources ne sont pas encore à la hauteur des besoins qualitatifs que nécessiterait une telle opération, voir annexe 3.8.

635.

Les expertises en notre possession font état de l’important profit à tirer des investissements lourds immobiliers. Elles motivent ces recommandations par la forte valeur ajoutée actuelle de l’investissement immobilier notamment dans les grandes villes et de la forte demande du marché éducatif. Cet investissement est considéré actuellement comme l’un des plus rentables au Viêt-nam, voir annexe 3.10.