3.6.6 Un public dans l’incertitude

Mis à part les secteurs de formation de niche, pour bon nombre de formations, notamment celles qui relèvent du domaine des sciences sociales et humaines, la qualité de l’emploi peut autant se jouer sur les potentialités du diplômé, sur la notoriété de son établissement, sur son réseau d’information que sur sa spécialité choisie.

La préparation et les résultats obtenus aux différents concours au sein d’un système de recrutement compétitif et élitiste est donc capitale et relègue en second plan l’acquisition des compétences.

La stratégie des familles est donc logiquement influencée, voire imposée par un environnement. C’est ainsi qu’en dépit de la réalité de l’emploi, aux difficultés de pouvoir s’informer et s’orienter de manière efficace et à l’importance de l’investissement, leur premier choix s’oriente vers les formations universitaires au dépend des formations courtes et techniques. Elles répondent ainsi aux comportements des autres acteurs du marché de l’éducation : tout d’abord, la société, qui, par ses valeurs culturelles, incite à étudier le plus longtemps possible et qui valorise les intellectuels ; ensuite, l’État qui se désengage du secteur de la formation courte et technique et qui, par le processus de socialisation et l’arrêt des subventions, renforce le besoin des familles d’assurer leur avenir ; enfin, les entrepreneurs qui valorisent les formations générales universitaires. Dans la limite de leurs moyens financiers et des capacités de leurs enfants, les familles sont prêtes à tous les sacrifices, jusqu’à choisir des diplômes étrangers si l’occasion se présente. C’est suivant ces conditions et ces incertitudes, , que l’offre doit se construire et répondre aux demandes du public.