Que résulte-t-il de cet environnement pour l’offre éducative par rapport au marché ? Nous avons jusqu’à présent décrit le système éducatif, analyser l’environnement du marché, le positionnement global des acteurs et les caractéristiques principales de l’offre locale. Nous avons constaté certaines de ses limites, mais finalement, est-elle en mesure de les dépasser, de répondre à l’évolution de la demande des acteurs et donc de faire évoluer son positionnement au sein du marché éducatif ?
On constate pour l’instant qu’elle répond aux objectifs quantitatifs grâce à la progression des effectifs étudiants et du nombre d’établissements dans tous les secteurs de l’enseignement supérieur. « Mais est-ce qu’une croissance quantitative soutenue peut désormais s’accompagner d’une amélioration de la qualité ? » 709 . Nous verrons, en premier lieu, qu’effectivement, la qualité des prestations devient une préoccupation centrale pour tous les acteurs et qu’il faut donc s’interroger sur les conditions de son développement. Comme en témoigne la situation difficile des enseignants, mais aussi les difficultés rencontrées par tous les acteurs, nous évaluerons ensuite le potentiel des ressources financières, en tant que support indispensable au fonctionnement de l’offre. Mais la réponse économique n’est pas suffisante, surtout dans un pays socialiste qui, en choisissant la voie de l’élitisme, provoque une discrimination économique d’accès à la formation pour le public. Il faudra donc mesurer les éventuels risques qualitatifs encourus par cette politique. Mais l’évolution qualitative vers des standards internationaux dépend également des capacités du secteur de la recherche scientifique de pouvoir enrichir et innover les formations. Il importera donc de les mesurer.
Dans un marché, la lutte se joue au niveau de chaque compétiteur, dans sa capacité à intégrer les contraintes de l’environnement global grâce à ses ressources internes. On peut donc se demander si l’offre locale a les capacités internes de faire évoluer ses méthodes et ses programmes, de trouver des ressources financières ou scientifiques et d’interférer sur des problématiques aussi globales que celle relative au système de recrutement élitiste.
Jacques Hallak, Formation et enseignement supérieurs au Vietnam - Transition et enjeux, op. cit., page 59.