3.7.1 Question de compétence

La question de la qualité est centrale pour un système éducatif en pleine révolution, tiraillé entre tradition et modernité, subissant des réformes structurelles profondes, devant assumer la croissance spectaculaire de ces effectifs, mais surtout s’adapter aux contraintes de l’économie de marché. Après plus de vingt années de Doi Moi, qu’en est-il donc de la qualité de l’enseignement supérieur au Viêt-nam ? Comment les acteurs la définissent-elle et que faut-il éventuellement améliorer pour que l’offre de formation réponde mieux à leurs attentes ?

Nous avons vu jusqu’à présent les contraintes ou les opportunités relatives à l’environnement global du marché et du système éducatif vietnamien, celles qui s’imposent de manière identique à tous les établissements et qu’ils ne peuvent pas ou peu faire évoluer directement. Ils ont peu de prise et doivent intégrer des éléments politiques, sociaux et des réalités économiques. L’histoire et le contexte leurs confèrent un statut, une notoriété, une situation géographique, des capacités d’expertise scientifique qu’ils doivent assumer. Par contre de leurs capacités à pouvoir gérer ces contraintes ou ces réalités découle une force facteur de différenciation de l’offre sur le marché. Nous sommes donc en présence d’une problématique liée à la capacité de gouvernance de chaque établissement.

Attachons nous donc à présent à leurs possibilités d’évolution interne, aux fonctions qu’ils peuvent théoriquement maîtriser pour améliorer leur prestation. Partons du postulat que cette amélioration est principalement conditionnée par la capacité d’agir sur la qualité des formations. Voyons donc en préalable ce que les acteurs pensent de la qualité de l’offre locale et notamment ce qu’ils en attendent ? Ceci nous amènera à réfléchir sur les possibilités d’action de l’offre locale vers les facteurs qualitatifs clés représentés par les programmes et les méthodes pédagogiques et il sera naturellement fait référence au rôle incontournable des enseignants. Il est aussi inévitable, lorsqu’on aborde la qualité universitaire, d’évaluer celle du secteur de la recherche, dans sa capacité à pouvoir produire de la valeur ajoutée, de faciliter le transfert technologique et donc de soutenir les formations et les enseignants. Immanquablement, parmi les facteurs essentiels de développement et particulièrement dans ce système en transition, nous retrouverons la problématique liée aux financements. D’autant plus qu’elle est certainement à l’origine d’une grande part des réformes entreprises par l’État. Mais qu’elles sont donc finalement les conséquences de la décentralisation des ressources financières pour les établissements ? Est-ce que nous nous orientons vers leur expansion, fruit d’une plus grande autonomie de gestion, ou vers un transfert pur et simple des problèmes budgétaires de l’État vers les établissements ? On observera enfin comment, les facteurs financiers peuvent interférer en amont sur le recrutement des étudiants et donc sur la qualité des formations. Quels sont les moyens des établissements d’agir sur ce phénomène ?

Ce travail d’évaluation des possibilités qualitatives de l’offre locale, permettra d’affiner d’un point prospectif, l’évolution de son positionnement dans le marché de l’éducation mais aussi, de manière déductive, celui potentiel de l’offre étrangère.