Présente dans tous les pays francophones, l'Agence universitaire de la Francophonie n’est pas unique en son genre dans le monde, mais c’est le cas au Viêt-nam772. Elle fut l’une des premières, en 1993, à participer aux activités de coopération dans le secteur éducatif. Elle a notamment pour vocation de soutenir les formations universitaires francophones avec comme préalable l’aide au développement par la pérennité des activités. Cet objectif est censé être garanti grâce à l’intégration progressive des masters délocalisés dans le système vietnamien et un soutien scientifique généré par une masse critique multilatérale garantie par ses membres universitaires. Les masters francophones amène l’AUF à soutenir des formations universitaires de base : « […] la quarantaine de licences francophones, qui encadrent plus de 4 000 étudiants et qui seront désormais double diplômantes, mais aussi le développement systématique de masters francophones double-diplômants (nous en avons déjà 8) et, enfin, ultime étape, l’ouverture d’écoles doctorales régionales dans les années qui viennent »773. En cas d’arrêt partiel ou total des soutiens, portant notamment sur des « sur-salaires », la pérennité des licences vietnamiennes francophones est censée être garantie par l’homologation locale. Il faudra dès lors trouver des autofinancements, notamment grâce à l’attractivité d’une double diplômation étrangère. Quant aux MMI, ils suivent un schéma inverse. Celui récent de management de projet774 est créé avec objectif d’aboutir à son pendant vietnamien tout en garantissant sa propre pérennité grâce notamment à l’autofinancement et, au préalable, à la formation de formateurs vietnamiens.
[Source: enquête réalisée en 2005 par l'auteur, interview avec la responsable des affaires internationales de l'Ecole Polytechnique de HCMVille]
Ces objectifs reposent sur une volonté : même si l’AUF a un positionnement extrêmement favorable auprès des établissements locaux et que sa stratégie s’oriente clairement vers le soutien et le développement de ses membres, notamment les vietnamiens, sa mission s’avère cependant complexe. Les universités locales ont des difficultés à investir, les partenaires étrangers cherchent des rampes de lancement pour promouvoir leurs stratégies et la francophonie doit trouver sa place au Viêt-nam775.
Il existe notamment la version anglo-saxonne, moins importante que l’AUF, elle se nomme l’ACU : association of commonwealth universities, site internet :
http://www.commonwealthfoundation.com/about/CA/CDP/Association%20of%20Commonwealth%20Universities%20(ACU)/index.cfm
Interview du Recteur de l’AUF, portail internet de l’AUF, visé le 10/01/2009.
Projet multilatéral initié par l’IAE de Nantes et l’Ecole supérieure de commerce extérieur de Hanoi.
Le positionnement des masters francophones est très difficile à défendre dans un marché où la demande est très majoritairement anglophone et où l’assiette de recrutement est limitée.