4.2.2 Les MMI de Maastricht et de l’ULB/SOLVAY : assumer la transition

[Les MMI de Maastricht et de l’ULB/SOLVAY : assumer la transition776]

L’exécutif MBA de la Maastricht School of Management (Hollande) ainsi que les MMI de l’ULB/SOLVAY (Belgique) traversent une période de transition à la suite de l’arrêt récent et prévu de leur soutien777. Ils tentent à présent de rechercher les ressources qui garantissent l’autofinancement tout en maintenant une action de coopération devant scientifiquement apportée des ressources scientifiques aux universités qui les accueillent. Elles sont toutes deux intégrées depuis plus de dix ans dans des départements et jouissent localement d’un fort prestige778. Leurs MMI sont délivrés en anglais, privilégiant la réponse aux besoins d’une plus large demande au dépend de leur langue maternelle. Ils ont ainsi formé plusieurs centaines d’étudiants779. Ils ont donc tous deux dû assumer une transition qui laisse apparaître des différences intéressantes.

[Fiche technique N°2 - Maastricht School of Management]
[Fiche technique N°2 - Maastricht School of Management]

[Source: enquête réalisée en 2005 par l'auteur, interview avec la responsable des affaires internationales de l'Ecole Polytechnique de HCMVille]

La Maastricht School of Management a pu, dès le début, construire son activité en étroite collaboration avec l’université partenaire. Une dizaine d’enseignants étrangers assurent les cours ainsi qu’une vingtaine d’enseignants locaux. Des moyens relatifs à la formation de formateurs ont été mis en place pour que les enseignants locaux puissent faire évoluer leurs pratiques pédagogiques. La formation est reconnue par les principaux systèmes d’accréditation. L’étroite collaboration entre les deux partenaires facilite le suivi des étudiants grâce aux formations assurées par les enseignants étrangers et locaux. Le programme est dirigé par un enseignant vietnamien, totalement administré par l’Institut Polytechnique d’Hochiminh Ville et se déroule dans des locaux spécifiques.

La collaboration a facilité l’ouverture en parallèle d’un MBA entièrement vietnamien et à présent pérenne. C’est l’un des aboutissements du projet, à savoir proposer une formation en concertation avec l’activité des entreprises grâce à des sélections privilégiant la formation continue et la possibilité de poursuite d’études en intégrant le doctorat de l’AIT.

En résumé, le MMI de Maastricht a pu garantir sa pérennité grâce à une fusion des projets des partenaires et donc à la préservation de leurs intérêts communs. Le programme de Maastricht qui coûte 24 000 US$ est à présent totalement autofinancé, notamment par la formation continue. Il côtoie un programme vietnamien qui coûte nettement moins cher mais qui, pour l’instant, n’apparaît pas comme concurrentiel.

Parallèlement l’ULB/SOLVAY tente de pérenniser ses propres programmes dans un contexte de partenariat très différent. La relation entre les partenaires s’inscrit essentiellement dans une perspective d’accueil. Les deux universités vietnamiennes abritent les programmes délocalisés appartenant à la dynamique de projet du partenaire étranger. Les accords visent surtout à baliser la répartition des ressources afin que les universités locales puissent assumer les charges directes imputables au programme étranger. La très grande majorité de la logistique pédagogique et administrative est assumée par un permanent étranger présent sur chaque site.

Dans ces conditions, l’arrêt des soutiens posent la question cruciale de la compensation financière mais aussi de l’amélioration des conditions de développement des formations que par l’autofinancement des étudiants. L’ULB/SOLVAY a ainsi choisi la voie du maintien des programmes attractifs, permettant d’atteindre un effectif garantissant l’équilibre financier à moyen terme. C’est une montée en puissance des moyens promotionnels qui est censée garantir le maintien des effectifs malgré l’élévation progressive des tarifs. C’est la stratégie suivie par l’ULB/SOLVAY pour maintenir sa notoriété, des effectifs et une qualité qui était jusqu’alors reconnue sur le marché.

Notes
776.

Voir annexe 4.2.

777.

Pour Maastricht, le programme SAV (Suisse/AIT/Viêt-nam), financé par l’Agence Suisse de développement (SDC) a débuté en 1996. Pour L’ULB/SOLVAY/Solvay, le soutien a été garanti par l’APEFE, Association pour la Promotion de l'Education et de la Formation à l'Etranger.

778.

Maastricht au sein de l’Université de Technologie d’HCMVille (ou Ecole Polytechnique, l’ULB/SOLVAY/Solvay au sein de l’université Publique Ouverte d’HCMVille et de l’université d’Economie de Hanoi.

779.

Par exemple, 340 diplômés pour le MMI de Maastricht. Le volume d’activité de l’ULB/SOLVAY/Solvay est nettement plus important et porte à présent sur quatre formations, de sorte que plus de 1000 étudiants ont été diplômés.