Fondé en 1992 par le gouvernement vietnamien et le ministère français des Affaires Etrangères, le Centre Franco Vietnamien de Formation à la Gestion (CFVG) est la première école étrangère à s’être installée au Viêt-nam. Résultat d’un partenariat multilatéral qui lie deux pays dans le secteur des entreprises, sa situation est originale à plusieurs titres : son ancienneté, l’évolution de ses activités et son positionnement.
Le projet est mis en œuvre par la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP). Il a pour objet « […] de former les jeunes cadres, de perfectionner leurs compétences de manager et d'acquérir les outils facilitant leur évolution professionnelle et personnelle »802. Ses atouts majeurs sont :
Les deux campus sont implantés au sein de deux universités à Hanoi et HCMV sous une codirection franco-vietnamienne et récemment sous l’autorité d’un directeur général806. Ils sont tous deux autonomes, formant de véritables petits campus au sein de l’université qui les abrite. Ils délivrent un diplôme MBA co-habilité par le MOET et la CCIP807, ainsi qu’un MMI délocalisé et spécialisé dans chaque site808. Le MBA n’est donc pas délocalisé puisque la CCIP n’est pas une université et que cette formation n’est pas homologuée en France. Comme pour l’AIT, on pourrait apparenter ce diplôme à genre nouveau, reconnu mais sans véritable identité nationale. Ainsi, c’est le premier et rare809 diplôme cosigné par le Viêt-nam sans pour autant respecter les procédures habituelles810. Les diplômés CFVG peuvent postuler à un doctorat vietnamien, comme c’est le cas par ailleurs des diplômés des PUF.
La particularité du diplôme et de la marque n’ont pas empêché le CFVG d’acquérir sur le marché un niveau de notoriété qui le place à présent, selon les étudiants et les entreprises811, parmi les cinq premiers instituts de formation à la gestion. Après avoir connu une période très difficile qui l’a conduit au bord de la rupture, il doit son redressement à de profondes modifications stratégiques mises en place récemment812.
[Source enquête réalisée en 2005 par l'auteur aurpès des permanents du CFVG]
Elles consistent, en autres :
Cette stratégie a permis une forte croissance des effectifs et a assuré l’équilibre budgétaire. Le CFVG a dû pour ce faire dévier largement de son positionnement d’origine en ne se cantonnant plus seulement à un effectif francophone limité poursuivant une formation initiale. Il a diversifié les cibles clients en se tournant vers le secteur de la formation continue, vers les formations spécialisées et en abandonnant presque totalement la francophonie en tant que langue de transmission des savoirs. Hormis de rares exceptions, tous les programmes sont délivrés en anglais.
Pour sortir de l’ornière et gagner une image d’excellence et de la notoriété, le CFVG a dû allier un système de gestion de projets, qui ne pouvait pas répondre en l’état à ses difficultés, à un système de gestion proche de celui utilisé par les écoles de commerce étrangères.
Portail internet : www.cfvg.org , visé le 15/11/2008.
C’est notamment grâce au réseau de la CCIP que l’ESCP-EAP a été associée. Il a été suivi de partenaires principalement liés au projet FSP Synergie : les universités de Paris, notamment Paris Dauphine et la Sorbonne, de l’école de management du CERAM Sophia Antipolis et les Universités de Lyon et d'Aix en Provence.
Les deux universités vietnamiennes signataires et accueillant le projets sont l'Ecole Supérieure d'Economie Nationale de Hanoi et l'Université d'Economie de Ho Chi Minh Ville. Ces deux universités sont les plus cotées en gestion et économie au Viêt-nam.
Le CFVG réalise en partenariat avec l’AIT des doubles diplômes.
Le CFVG est sous la tutelle d’un conseil scientifique réunissant les principaux partenaires. A partir de 2008, la direction générale est assurée par un représentant des partenariats français afin de faciliter le processus de décision qui paraissait limiter les capacités de développement. Auparavant, chaque site était sous la responsabilité d’une direction bicéphale réunissant le co-directeur nommé par l’université vietnamienne et celui nommé par la CCIP.
Celui de Hanoi est proposé en français et en anglais, celui de HCMVille uniquement en anglais.
Un Master en marketing, ventes et services à HCMVille, un Master de banque et finance à Hanoi. Le coût de ces MMIs était de 6 500 US$ en 2008, sans compter le voyage de deux semaines obligatoire en France (2000 US$ supplémentaires). Le tarif du MBA du CFVG est de 6 500 US$.
Nous avons enregistré un cas similaire pour le diplômé délivré par l’Institut de Francophonie et d’Informatique de l’AUF, validé par L’Institut Polytechnique de Hanoi. Il est possible que d’autres rares cas existent.
Il s’agit notamment de la sélection obligatoire sur concours sans laquelle aucune validation ne serait possible, mais aussi les cours obligatoires à programmer.
Selon une enquête menée par le CFVG. Ces résultats sont corroborés par les témoignages des étudiants notamment durant les sélections ou les salons.
En 2003, les difficultés rencontrées par le CFVG ont failli le conduire à la cessation de son activité.