Chapitre 5 - Analyse des conditions de délocalisation

Nous arrivons au terme de notre travail de recherche grâce à ce chapitre qui permettra de faire la synthèse des informations recueillies. Rappelons que nous avons étudié les modalités de délocalisation en abordant leurs environnements. Il s’agissait en premier de l’environnement global, qui a mis à jour les grands enjeux du marché de l’éducation, en second de l’environnement éducatif vietnamien, qui a permis d’expliquer les conséquences et les attentes d’un marché éducatif à l’échelle d’un pays très représentatif. Nous avons enfin abordé l’environnement concurrentiel de l’offre étrangère à travers la prestation les prestations MMI qui dominent actuellement les formations délocalisées.

L’objet de ce dernier chapitre est de croiser toutes les informations, pour découvrir des stratégies génériques mises en place par l’offre étrangère à travers les modalités et les enjeux d’une délocalisation. Il s’agira de comparer ces stratégies avec les attentes de tous les acteurs y compris, en terme de cohérence avec les objectifs supposés ou le statut privé ou public de l’offre étrangère. Nous verrons si malgré toutes les contraintes, les modalités mises en place sont suffisantes pour garantir le transfert qualitatif d’excellence tel qu’il est attendu par tous les acteurs ou escompté par l’offre elle-même. Y-a-t-il cohérence entre la formation délivrée au Viêt-nam est celle qui est produite dans le pays d’origine ? C’est une question somme toute banale dans un monde globalisé qui voit tous les jours des millions de prestataires réaliser ce type d’exportation. C’est une question fort délicate lorsqu’il s’agit d’éducation et d’enjeux de développement socio-économiques, mais aussi culturels et politiques dans un pays tel que le Viêt-nam.

Ainsi, c’est à travers le positionnement de chaque acteur, de l’étudiant, de l’enseignant, de l’institution, de l’Etat et des entreprises que nous allons observer leur influence qualitativement sur la réalisation de l’activité. Nous les observerons tour à tour dans trois environnements particuliers.

Le premiertraitera de l’environnement intrinsèque, de l’ensemble de l’appareil de production du savoir, sur lequel l’offre étrangère a logiquement la maîtrise des enjeux et peut se permettre de se valoriser. A-t-elle les capacités de pouvoir se différencier, grâce notamment au choix du programme – à la stratégie markéting – au choix de structure de partenariat et d’accueil – à la capacité de transférer le diplôme, notamment grâce à toute l’ingénierie pédagogique – et à la gestion financière.

La seconde section traitera de l’environnement des forces extérieures, qui interagissent sur la délocalisation. On y retrouvera des acteurs qui ont une double casquette et qui interviennent aussi bien dans la formation intrinsèque que dans la relation pédagogique : l’étudiant, l’enseignant, l’institution vietnamienne. On pourra se demander si une telle position n’est pas source d’ambigüités et de contraintes supplémentaires pour l’offre étrangère ? Nous essaierons aussi de mesurer la force d’acteurs qui sont supposer jouer un rôle essentiel : l’Etat, les produits de substitutions ou les nouveaux entrants… quel est leur niveau d’interférence sur le marché des MMI.

La troisième sous-partie permettra d’analyser le jeu entre les concurrents directs à travers la mise en valeurs des stratégies génériques. On s’interrogera donc sur leurs capacités de pouvoir répondre aux attentes des différents acteurs, y compris sur le plan socio-économique, car elles sont plus complexes et à long terme portées par l’Etat et par l’appareil éducatif.

C’est justement pour compléter ce panel stratégique que nous aborderons dans un dernier paragraphe, une voie stratégique dite intégrative, qui apparait fort différente, voire anachronique comparativement à toutes les autres. Mais est-elle pour autant réaliste et surtout complémentaire aux stratégies qui dominent le marché ?