L’analyse des structures choisies ou qui se sont imposées aux établissements étrangers permet de comprendre leur impact sur les modes de gestion des activités. Elle devient donc un moyen très important pour se différencier dans un contexte de marché concurrentiel, par la comparaison des capacités des structures à pouvoir dégager de la valeur ajoutée, d’améliorer l’accueil et les infrastructures pour tendre vers des standards internationaux, de pouvoir être autonomes dans les investissements et la conduite du projet, pour mieux maîtriser la réalisation des objectifs.
Pour mener à bien ce travail, nous allons nous référer sur une structure modèle censée reprendre et classer les principales activités nécessaires à une délocalisation. Agencée suivant une « chaîne de valeur », elle servira de base pour appréhender les structures effectivement mises en place dans notre marché (figure 1.1, supra)992. L’intérêt du modèle est de pouvoir afficher les activités, leur lieu de production, mais surtout de pointer celles qui sont conduites de façon autonome et celles assumées par un partenaire local.
A partir de ce modèle de base seront décrites deux structures censées représenter des conditions « extrêmes » de délocalisation en fonction du degré de sous-traitance. La première, « la structure autonome » (figure 5.4, infra), est à l’image du RMIT Vietnam, en tant que campus étranger délocalisé du RMIT Melbourne. Le besoin de faire appel à des prestataires est en principe très réduit puisque le campus délocalisé a vocation à être le plus autonome possible. Par contre, nous essayerons de comprendre si ce système est un gage suffisant pour garantir la délocalisation d’un diplôme. Il s’agit de reconnaître quels sont les enjeux pour le RMIT Vietnam relatifs aux conditions de recrutement, de formation et d’adaptation de son équipe permanente locale. Cette situation ne peut pas, finalement, comporter des risques similaires à ceux qui peuvent être générés par la sous-traitance ?
La seconde, « la structure partenariale ou à fort degré de sous-traitance » (figure 5.5, infra), évoque les MMI délocalisés dont la réalisation est fortement dépendante de l’université vietnamienne qui l’accueille. Il y a donc un fort degré de sous-traitance. C’est le cas du plus grand nombre d’universités et particulièrement celles qui s’engagent dans ce processus de manière totalement bilatérale. Elles n’ont donc pas de structure d’appui local. On retrouve dans cette catégorie tous les nouveaux entrants anglo-saxons et des établissements publics qui ne bénéficient pas d’aide directe pour mener à bien leur projet.
Ce travail a l’avantage d’afficher des grilles représentatives des modalités de délocalisation, avec les différentes variations structurelles. Ce sont des structures modèles à caractère non exhaustif et à valeur comparative. Il s’agit de positionner les concurrents du marché entre ces deux structures que l’on suppose aux antipodes, afin de pouvoir mettre en valeur les enjeux majeurs.
Ainsi, pour des motifs essentiellement historiques, économiques ou règlementaires, rappelons qu’une minorité d’établissements, seulement 7%, se rapprochent du modèle de structure pleinement autonome. La majorité se rapproche du modèle de structure partenariale, elle comprend des MMI délocalisés au sein d'un département vietnamien qui n'ont pas de structure spécifique d'accueil (environ 60% des programmes). Les 30% restants reflètent des situations intermédiaires, car ils sont accueillis dans des départements spécifiques qui accordent en principe une plus grande autonomie.
Le modèle est développé dans la partie méthodologique de notre recherche.