Nous savons que le niveau des charges fixes est très important pour le budget comparativement aux charges variables. Il fluctue en fonction des stratégies opérationnelles qui influent pour rappel notamment sur : les structures d’implantation choisies, autonomes ou partenariales ; les activités sous-traitées ou pas et notamment des mobilités des enseignants, des charges du personnel permanent ; les charges fixes ou variables transférées par la maison mère sur le budget de sa filiale…
A ce titre, le RMIT représente l’archétype du projet qui doit assumer le plus de charges fixes et pour lequel ses actionnaires supportent le plus gros risque financier. Ce dernier est notamment lié : à l'impact de l'amortissement des investissements lourds de construction1007 - au statut privé de sa maison mère qui, elle aussi, doit garantir une certaine rentabilité1008 – à son propre statut privé qui ne lui permet d’obtenir des subventions. Dans une moindre mesure, tous les établissements installés sur leurs propres campus ou assimilés (AIT Vietnam, CFVG, HSB), voient leurs charges fixes locales augmenter du fait de leur autonomie (charges locatives, personnel permanent, fonctionnement, maintenance, etc.) et des indemnités salariales supérieures aux standards locaux.
Nous pouvons considérer que pour les programmes délocalisés dans une université vietnamienne, les charges fixes liées à la location ou au mode d’implantation sont comparativement faibles et ont peu d’impact sur le budget. Ils ont tous plus ou moins à supporter auprès de l’établissement local, des charges liées à l’accueil ou à la mise à disposition de certains services ou de location. L’importance de la prise en charge et du risque varie en fonction des conventions.
La négociation sur le système choisi ou imposé pour déterminer ces charges, communément forfaitaires ou au réelles, peut traduire le niveau d’implication que le partenaire vietnamien souhaite prendre dans la réalisation du MMI. Ceci fixe le niveau de risque/implication qu’il souhaite assumer et qui peut s’articuler en principe autour d’au moins trois bases de système communément utilisés :
Nous ne sommes pas en mesure de savoir si le RMIT dégage des bénéfices nets au profit des actionnaires ou si les objectifs actuels consistent essentiellement à atteindre l’équilibre et à amortir les investissements lourds. Il se pourrait aussi que le RMIT ait profité de la règlementation vietnamienne d’exonération totale d’impôt sur les bénéfices pour les premières années d’exercice.
Comparativement aux établissements publics, cette situation réduit les possibilités de profiter de prestations gratuites dans la mesure où la maison mère ne perçoit pas ou nettement moins d’aide publique. La prestation la plus évidente étant représentée par les mobilités et les salaires des enseignants qui sont facturées, alors qu’ils peuvent selon les cas ne pas du tout impacter sur le budget des MMI délocalisés par des établissements publics. Notons enfin que l’intérêt pour le RMIT Melbourne de délocaliser un campus est principalement alimentaire, ceci lui permet de mieux rentabiliser ses ressources, son expertise et ainsi d’amortir ses propres charges fixes.