En accueillant un diplôme délocalisé, tous les établissements ont de prime abord des intérêts potentiels communs. Ils accueillent un programme phare qui peut comporter des avantages scientifiques, économiques ou d’affichage. Par contre, la place du diplôme au regard de l’activité globale de l’établissement peut nettement jouer sur le niveau d’implication ou d’intérêt de chaque établissement.
Ainsi, contrairement à l’importance de ces MMI pour les structures étrangères autonomes du groupe 1, ces diplômes ne représentent pas le cœur de métier des universités locales. Ils sont une activité subalterne pour leur développement, négligeable au regard de leur volume global d’activités et au niveau alimentaire1025. Elles sont finalement faiblement associées aux marques des établissements étrangers. L’échec du projet pourrait être rapidement compensé par l’accueil éventuel d’un autre établissement, d’un autre diplôme. Ce qui peut être interprété comme un détachement n’est probablement pas seulement lié au faible volume d’activités représenté par le seul diplôme qui peut dès lors toujours apparaître comme expérimental, marginal. Ce peut être aussi la conséquence du peu de coopérations ou de relations existantes entre les deux établissements ayant précéder la délocalisation ou la motivant. Il en est notamment ainsi avec les nouveaux entrants car la faiblesse de l’intégration des programmes peut être imputable à une existence trop courte qui ne permet pas en l’état d’instaurer des relations plus profondes. Il faut rappeler que les programmes existent en moyenne depuis cinq ans et que 25% d’entre eux n’existent que depuis trois ans.
Comparativement aux établissements vietnamiens, le chiffre d’affaire du RMIT Vietnam ne dépend pas non plus des seuls MMI délocalisés par sa maison mère, mais ces dernières sont prioritaires et forgent une image d’excellence scientifique de la marque. De plus, le même concept de délocalisation de brevets ou de reconnaissances internationales fait vivre toutes les autres activités (licences et diplômes linguistiques). Nous retrouvons une situation similaire pour le CFVG et l’AIT. Leurs marques est intimement associées à celle de l’établissement qui délocalise. Dans ces conditions, que ce soit le personnel ou l’établissement, les conditions d’une forte implication sont réunies.
Ainsi, généralement nous pouvons considérer que les intérêts stratégiques des groupes 2 à 4 sont totalement disproportionnés entre les établissements étrangers et vietnamiens.
Rappelons que les universités publiques actuellement concernées par ces activités accueillent jusqu’à 10 000 étudiants, y compris ceux de la formation continue.