Termes plus spécifiques

Il s’avère important de faire une distinction entre les termes exonymes et les endonymes. Aussi, les différentes dénominations employées par les populations voisines des Baka, généralement les Bantu, présentent un préfixe de classe ba- et bi-, renvoyant de manière très schématique (le sémantisme est souvent plus complexe) aux humains pour le premier et aux animaux pour le second. D’après divers auteurs (Bahuchet, Joiris, Letouzey, Lewis, etc.), il est possible de répertorier les termes suivants : Babinga ou Babènga (soit « ceux de la sagaie »), Bibayak, Bayaka, Bibayaka, Bibaya, Bebayaga, Bangombe et enfin Yaka.

La dernière appellation ayant la spécificité d’être employée autant par les populations voisines des Mbenzele du Congo que par les Mbenzele eux-mêmes pour se désigner en tant que groupe plus large englobant les Baka du Congo et des autres pays. Il ne peut s’agir d’ethnie yaka au sens où l’entend Godelier (2004 : 49), c’est-à-dire d’une appartenance à un même groupe de populations apparentées sur le plan linguistique et culturel sachant que les Mbenzele parlent a priori une langue bantu alors que les Baka, une langue oubanguienne.

Pour ce qui concerne les termes endonymes utilisés par les Baka, il existe, d’après Brisson (1984-2002), une autre dénomination : [kókō], synonyme de « Baka ». Celle-ci n’a pas été répertoriée dans la région de Minvoul, seule l’appellation « Baka » est utilisée.