La région de Makokou

Une enquête succincte a été menée à Makokou et Ndumabango, en août 2006. Il s’agissait davantage de rendre compte de la présence des Baka qui se trouveraient encore aujourd’hui dans cette ville, suivant les publications de Mayer (1987) et de Knight (2003).

La population de Makokou s’est avérée quasiment inexistante : seule deux familles disséminées vivaient encore là. En dépit de cela, une fiche généalogique relativement étendue a pu être collectée auprès de Mèmi, âgé d’une soixantaine d’années (cf. 6.2.4.43) et de son fils Likwèkwè, âgé d’une vingtaine d’années. De plus, plusieurs fiches constitutives de la nomenclature de parenté ont été remplies. Il a ainsi été possible de relever certaines variations entre le parler baka de Makokou et celui de Minvoul.

Le village de Ndumabango, situé en amont de Makokou sur l’Ivindo à environ une heure de pirogue motorisée, comporte plusieurs familles baka. Deux récits migratoires ont été collectés, auprès de deux anciennes de ce lieu, ainsi qu’une fiche généalogique. Ces récits ont permis d’inférer l’absence de contacts entre cette communauté et celle de Minvoul. D’autres groupes plus importants se situent plus en amont de l’Ivindo (cf. chapitre 2).

Le site de Makokou s’avère donc très intéressant du point de vue comparatif dans la mesure où la variante dialectale utilisée dans cette zone diverge de la variété de Minvoul. Elle semble bien plus proche de (voire identique au) parler du Cameroun tel que Brisson l’a décrit (2002).