La région de Minvoul abrite probablement un peu moins de 500 Baka (cf. chapitre 2 quant à la problématique de recensement de population). La plupart des enquêtes à visée anthropologique ont été menées dans les huit villages baka de la zone (cf. carte p 131). Les enquêtes linguistiques ont généralement eu lieu à Bitouga, mais celles qui avaient pour objectif la collecte de lexiques spécialisés ont également été réalisées dans d’autres villages (comme Mféfélam, Mimbang, Nkoakom et Doumassi).
Le village de Bitouga, comprenant une soixantaine d’individus a été le lieu privilégié des enquêtes avec une vingtaine d’informateurs masculins et féminins (cf. fichier Puck en annexe). Ce village a fait l’objet d’un relevé systématique de plans et de personnes (adultes essentiellement)7 au sein des habitations afin de cerner les dynamiques internes du village en terme de circulation au sein des diverses habitations mais également de la gestion des constructions. Les résultats de ces données sont présentés dans la partie consacrée à la mobilité au chapitre 3.
Les plans ont été placés en annexe du présent document mais également en annexe DVD sous une forme interactive, afin de repérer rapidement la structure du village et de relever les changements (certaines photos d’habitations complètent les plans).
Six fiches tirées de Bouquiaux & Thomas (1971), ont servi de support pour la collecte de la dénomination de la parenté8. Les résultats se trouvent dans la partie consacrée à ce domaine au chapitre 3, et les fiches complètes figurent en annexe 6.2.3).
La collecte régulière de fiches généalogiques au sein des multiples sites visités a permis de mettre au point une base de données sous le logiciel Puck (cf. partie suivante). Cette base comprend dans sa forme actuelle 767 individus dont 402 hommes et 361 femmes. Au sein de cet ensemble de personnes9, 285 mariages ont été contractés concernant 248 hommes et 246 femmes, et 1051 relation de parenté directe (parent-enfant) ont été répertoriés.
Afin de compléter et/ou de vérifier le lexique relatif à la faune particulièrement, et également de déterminer les principes de catégorisation au sein de ce lexique auprès d’un échantillon de population le plus représentatif possible (âge, genre, localisation), des photographies (internet ou personnelles) et des dessins tirés principalement de Dorst & Dandelot (1976) ont été utilisés comme stimuli. Un échantillon de ces documents a été placé en annexe . Par ailleurs, un test visant à déterminer la prédominance d’un critère sur l’autre, biologique vs comportemental perçu, suite à l’étude de la catégorisation des éléments de la faune collectés, a été réalisé à l’aide des mêmes schémas auprès d’une vingtaine d’informateurs (hommes et femmes). Les résultats n’ont pas été retenus dans la présente thèse du fait que le test s’est finalement révélé non adapté, donc, de fait, inefficace.
Ces enquêtes multi-sites permettent d’avoir une approche globalisante de la population (il est notamment possible d’observer qu’il s’agit de la même langue et des mêmes pratiques culturelles) mais également de mettre en évidence des variantes locales. Nous verrons, entre autres, que le fait d’habiter un village proche ou éloigné de la ville n’est pas anodin et induit un certain type de comportement.
Toutes les missions sur le terrain ont donc été effectuées sur le site de Minvoul qui comprend plusieurs villages et campements, la région de Makokou n’ayant fait l’objet que d’une seule mission. Par conséquent, la quasi-totalité des enquêtes et des observations faites sur la base des données collectées sont à situer dans la zone de Minvoul. Toute observation relevant de la région de Makokou sera explicitement indiquée en tant que telle.
La circulation des enfants est beaucoup trop fluctuante au sein du village, dormant tantôt chez certains parents tantôt chez d’autres (cousins, grand-parent, etc.), mais également entre les différents villages de la région (sœur mariée dans un autre village par exemple).
Les données collectées dans la région de Makokou font apparaître quelques divergences. Elles seront confrontées à de nouveaux locuteurs et feront l’objet d’une comparaison dans le cadre d’une étude ultérieure.
Les données de Makokou n’ont pas encore intégrées à cette base du fait de problèmes récurrents lors de la saisie directe (les importations d’autres bases de données ne posant a priori pas de sérieux problèmes).