1.1.3.4 Les limites de l’enquête

Toute enquête atteste des limites, de par le temps imparti, la difficulté d’accès aux sites, la discontinuité des terrains, mais également du fait de la subjectivité de l’observateur et surtout du bon vouloir des informateurs quant à leur réelle disponibilité et aux types d’informations dévoilées.

Il ne saurait donc être question de prétendre à l’exhaustivité ici. Les terrains ont été réalisés de 2004 à 2007, de manière discontinue et avec un nombre limité de personnes. Pour cette raison, les observations faites peuvent ne concerner qu’une partie de la population baka du Gabon, la totalité de la communauté n’ayant pu être étudiée. A ce propos, lorsqu’un terme est indiqué ci-dessous comme absent en baka (pour tel ou tel référent), le lecteur devra l’entendre comme « en l’état actuel des recherches, aucun terme n’a été répertorié ».

Par ailleurs, il est important d’insister sur le caractère dynamique des sociétés et sur le fait que les différentes transformations peuvent se produire à des vitesses variables. C’est pour cela qu’il est nécessaire de garder en tête qu’il s’agit de données relevant d’un instant précis, qu’elles pourront être très différentes plusieurs mois, voire plusieurs jours après (cf. la localisation des Baka quasi-inexistante à Makokou en août 2006 alors que Knight en 2003 avait recensé environ 70 individus).

Les diverses transformations sont également visibles en temps réel (cf. chapitre 2, entre autres, sur les changements linguistiques intergénérationnels), et il apparaît de manière évidente, d’après mes différentes observations, que les divers groupes de la communauté baka de la région de Minvoul présentent des variations considérables en fonction notamment de la localisation des villages (cf. chapitre 3).