Les Baka du Gabon, comptant moins de 1 000 individus sur une population totale estimée à 1 300 000 individus d’après le dernier recensement de 2003 (non publié), font partie des groupes (très) minoritaires du Gabon, avec une représentativité inférieure à 0,1%. Il existe environ une cinquantaine de groupes ethnolinguistiques bantu dans ce pays, dont la majeure partie sont plutôt des villageois-agriculteurs répertoriés sur la carte ci-dessous (figure 2), et d’autres des chasseurs-cueilleurs (cf. carte section suivante, figure 3).
Cette carte permet d’observer que toute la zone septentrionale du Gabon (i.e. au sud d’Oyem jusqu’à la frontière camerounaise) est occupée par différentes communautés fang (A75, pour ce qui est de la langue). Cette population est l’une des plus importantes du Gabon : elle compte environ 10 376 personnes dans la région du Haut Ntem (recensement officiel de 1993) pour un total d’environ 259 000 individus sur l’ensemble du territoire. Les Baka se trouvent donc entourés par l’une des communautés majoritaires du Gabon qui, de plus, jouit d’un statut social supérieur fondé notamment sur sa suprématie numérique et sur une vision méliorative alimentée notamment par des hypothèses avancées par certains missionnaires et explorateurs du 19ème siècle17.
Au Gabon, seul le français bénéficie du statut de langue officielle. Le fang fait partie, comme le punu par exemple, de la dizaine de langues dites « nationales ». Cf. chapitre 3 concernant les pratiques linguistiques.