Il existe plusieurs classifications de la langue baka (Thomas, Williamson & Blench, Kilian-Hatz, Segerer, Dimmendaal notamment). Ces dernières peuvent diverger, mais tous les auteurs s’accordent sur l’appartenance du baka à la famille oubanguienne. Il a quelques années, Segerer (2005) a réalisé une compilation de plusieurs classifications27 afin de produire un arbre regroupant tous les groupes et sous-groupes du (Proto) Niger-Congo. Dans cette arborescence, le groupe linguistique dont ferait partie le baka se situe comme suit :
Proto Niger-Congo > Proto Mande-Atlantique-Congo > Proto Ijo-Congo > Proto Dogon-Congo > Proto Volta-Congo28 > *Ouest Volta-Congo > *Gur-Adamawa29 > Oubanguien > Sere-ngbaka-mba
Le groupe sere-ngbaka-mba, dont il sera également question dans la partie suivante, se scinde, d’une part, en ngbaka-mba, groupe comprenant 18 langues, et d’autre part, en sere, groupe composé de 8 langues. Le baka appartiendrait au premier groupe ngbaka-mba avec, entre autres, le ngbaka ma’bo, le monzombo, le gbanzili, le mayogo et le mundu ; soit six langues, qui feront l’objet d’une comparaison dans la partie , infra.
Thomas (inédit : 30) estime qu’il est encore possible d’affiner les regroupements au sein du ngbaka-mba, en proposant deux groupes :
1. occidental
1a. ngbaka-ma’bô
1b. mônzombo
1c. gbanzili-‘bôlaka
1d. baka
2. oriental
2a. mundu
2b. mayogo
2c. bangba
Récemment, Dimmendaal (2008) a remis en question l’appartenance des langues oubanguiennes à la famille Niger-Congo. Selon cet auteur il serait plus pertinent de traiter ces langues comme une famille indépendante. Même s’il n’est pas question de discuter de la validité de cette proposition dans la présente thèse, il est important de le mentionner et de la garder à l’esprit.
L’arborescence proposée par Segerer (ibid.) et/ou la proposition d’affinement de Thomas présentées ci-dessus font clairement apparaître que le baka se situe au même niveau que le ngbaka-ma’bo, contrairement aux propos deKilian-Hatz (2000).
‘« It is assumed that at some unknown point in history Baka was borrowed from Ngbaka Ma’Bo. Like the pygmy language ‘Aka’ of Central Africa… » ’Hormis le fait qu’il n’a jamais été question d’emprunt d’une langue oubanguienne par les Aka, ni chez Bahuchet, ni chez Thomas, du moins à ma connaissance, il est clair que la langue que les Baka ont empruntée à la famille oubanguienne ne peut provenir du ngbaka-ma’bo ; les deux langues de ce sous-groupe étant plutôt issues d’une même langue-mère d’après Thomas (2008)30. L’étude comparative sommaire présentée dans la seconde partie de ce chapitre permettra notamment d’autres rapprochements de langues au sein de ce groupe « occidental » élargi au groupe « oriental » que Thomas (inédit) nomme « ensemble gbanzili ». Ne prenant personnellement pas en considération le bangba, je parlerai du groupe ma’bo-mundu (cf. infra).
Cet arbre est disponible sur le site
http://sumale.vjf.cnrs.fr/NC/Public/pdf/classification%20Niger-Congo%20A3_nouveau.pdf
Le phylum des langues bantu se séparant à ce niveau sous l’appellation : *Est Volta-Congo = Proto Benue-Kwa.
Les langues gbaya-manza-ngbaka se séparent des langues oubanguiennes à ce niveau.
Communication personnelle, St Martin au Bosc.