3.1.2.2 Un village en particulier : Bitouga

Comme évoqué précédemment, le village de Bitouga est situé de l’autre côté du Ntem. D’après le récit de Mosolobo, quatre hommes baka ont été les premiers à vivre de l’autre côté du fleuve aux environs de 1956. Il s’agit précisément de deux frères de lignage ekuambe, Bogala Misamba (f.574) et Bongo (f.44), de Mbamakam (f.576) de lignage essilo et de Bèlo Abatoua (f.583) de lignage nzèmbè. L’installation de leurs campements s’est faite beaucoup plus au sud que les trois villages actuellement répertoriés que sont Bitouga, Etogo et Ovang-Alène. Ils vivaient, en effet, plus profondément en forêt, au-delà du camp de base positionné sur la carte ci-dessous, à proximité d’un ancien campement nommé Ayos. Ensuite, avec le développement de la culture du cacao qui a permis l’embauche de certains d’entre eux et les contacts de plus en plus fréquent avec les populations voisines, les Baka se sont avancés en direction de la ville et se sont installés, pour un temps, au campement d’Ayos. Ce phénomène d’avancée perdure encore de nos jours. Et il y a un peu plus d’une dizaine d’années, la majorité des habitants d’Ayos est venue s’installer dans les trois villages précédemment énoncés. Certains des descendants de ces quatre hommes baka demeurent encore au sein de ces villages dont Bitouga. Il s’agit, entre autres, de Sua (f.34)92, petite-fille agnatique de Bongo et de Mona (f.242), ce dernier décédé en 2005, petit-fils agnatique de Mbamakam. Il va sans dire que plusieurs alliances ont été contractées entre ces trois familles dont notamment le mariage d’Amoy (f.279), la sœur de Mona (i.e. petite-fille agnatique de Mbamakam), et de Bèbè Bèè (f.589), le fils de Bèlo.

Figure 39. Carte réalisée par Fanchon Maget à partir des coordonnées GPS relevées lors de différentes missions
Notes
92.

Veuve de Famda (f.24), chef du village de Bitouga qui est décédé en fin d’année 2007.