Répartition des tâches en fonction du genre

Il semble que dans tous groupes de Baka étudiés, les tâches sont partagées et fixées en fonction de l’appartenance sexuelle. Ainsi, il revient à l’homme, entre autres, de pratiquer la chasse115, la fabrication des armes (lance) et des outils (hache), la garde des garçons (souvent relative à l’âge de l’enfant, i.e. au-delà de 3-4 ans, la distribution est effectivement fonction du genre, les filles avec leurs mères et les fils avec leurs pères), la construction des maisons (versus huttes) et la pêche à la ligne en pirogue. Quant à la femme, elle s’occupera en priorité de la préparation des repas et très souvent de la coupe du bois de cuisson, de la pêche (avec de petits barrages), de la construction des huttes, de la cueillette et des champs ; les hommes participent généralement à certaines de ces activités comme le souligne Joiris (1998 : 34) : « la collecte n’est pas une activité individuelle chez les Baka, ni une activité exclusivement féminine. Les hommes y participent activement… ». En effet, les hommes les plus vigoureux, généralement ceux qui collectent le miel en haut des arbres, grimpent aux arbres fruitiers pour couper les régimes de fruits qui tombent au sol, instantanément assaillis par le reste du groupe qui se partage la récolte116.

Ces tâches ne sont donc pas exclusives et les deux conjoints peuvent en l’absence de l’autre effectuer la majeure partie des tâches que l’absent assure habituellement. Ainsi, les hommes peuvent construire des huttes ou se préparer à manger, les femmes veiller à l’entretien des murs et de la toiture de la maison (Awuya a elle-même construit sa maison en feuilles, aidée sporadiquement par certains neveux, cf. maison ??? annexe ???)). Par contre, certaines activités sont exclusives, les femmes ne peuvent pas chasser ni fabriquer de hache par exemple. En fait, lorsque cela est possible l’homme ou la femme fait appel à la famille de son conjoint absent pour effectuer les tâches qui lui incombent habituellement.

Figure 44. La vannerie pratiquée par Amaya et Awuya, Bitouga
Figure 44. La vannerie pratiquée par Amaya et Awuya, Bitouga

La vannerie est aussi bien pratiquée par les hommes que par les femmes comme nous pouvons le voir sur les photos ci-dessus.

Notes
115.

Il n’est pas question ici de chasse aux filets non présente chez les Baka mais visible chez les Aka de RCA ; pour plus de détails sur ce type de chasse se référer à Bahuchet 1989.

116.

Pour des « preuves en images », cf. film de Maget, 2007.