Origine géographique et migrations

Comme cela a été évoqué les fiches généalogiques renseignent sur les lieux de naissance210 et/ou de résidence d’Ego et de ses ascendants dans la mesure du possible.

Figure 65. Tableaux des villages répertoriés pour les lieux de naissance et/ou de résidence au Congo, au Cameroun et au Gabon.
Pays Villages ou campements et leurs différentes appellations
Congo Souanké ou Zouanké.
Cameroun Ekel ou Ekélé ; Minkogh, Minko ou Akolo 211  ; Dèngbwè ou Dèngbè 212  ; Meban ou Mebanta ; Mbom 213  ; Djoum ; Djèn ou Yèn ; Mabé ou Adzap ; Dzayate ou Akébalé ; Obèng ou Obwèng.
Gabon Minvoul et sa région 214  : Mféfélam et 3 villages à proximité : Nkout*, Abing* et Mimbasè* ; Mimbang et Nkol* à proximité ; Mébolo (village fang situé à environ 30 km de Minvoul) ; Bitouga et Ayos ; Zangaville jouxtant Mbounane ville ; Ovang-Alène, Doumassi et Nkoakom.
Oyem et Mitzic, respectivement à environ 120 km et 220 km de Minvoul.

* Ces quatre villages n’existent plus. Ce sont des lieux de piégeage et/ ou de campements provisoires de chasse.

Minkébé, lieu de naissance de bon nombre d’individus, renvoie à l’étendue forestière comprise entre ces trois pays limitrophes que sont la République du Congo, le Cameroun et le Gabon. Il n’est, en effet, pas toujours facile d’avoir des informations fiables au-delà de G-2, comme en témoigne les fiches de Bèmvè et de Mesono (cf. annexe 6.2.4.42 et 6.2.4.9). Le croisement des informations récoltées indépendamment sur ces deux fiches est intéressant. Mesono parle de Meban, au Cameroun, comme lieu d’origine de son arrière grand-père alors que d’autres, comme Bèmvè, avaient fourni Souanké au Congo. En fait, Beke viendrait du Congo puis aurait pris femme au Cameroun, à Meban, précisément. Cela prête effectivement à confusion quant au lieu d’origine du grand-père. Les données fournies par la génération ascendante de Mesono, pour qui Beke est le grand-père (les souvenirs étant généralement plus vivaces), sont alors plus fiables. Ils peuvent d’ailleurs tenter de retracer le parcours de leur grand-père. Ainsi, Beke aurait eu une première femme au Congo, puis se serait déplacé au Cameroun où il aurait pris une seconde épouse. Par la suite, ses enfants nés au Cameroun sont allés au Gabon avec leur progéniture, puis d’autres enfants sont nés au Gabon, plus précisément, dans la forêt de Minkébé, côté Gabon.

Quant aux parents de Mosolobo (f.500 et f.501, cf. annexe 6.2.4.8), ils sont issus du Congo. Seul Mosolobo, l’aîné des cinq enfants, est venu vivre au Gabon (l’unique fille, la dernière est allée vivre à Djoum, au Cameroun, village de son mari, les autres étant restés au Congo).

Ainsi, comme évoqué précédemment au sujet de la mobilité, la forêt est un espace fluide sans frontières apparentes ; créant alors certaines difficultés à renseigner le pays d’appartenance du lieu en question. Toutefois, d’après les données récoltées, les migrations des Baka du Congo au Gabon (et plus particulièrement à la région de Minvoul)215 passent nécessairement par le Cameroun.

Notes
210.

Pour les plus jeunes Baka, il peut s’agir de villages ou de campements de forêt encore connus et habités régulièrement. Or pour les anciens, il est souvent question de zone approximative en forêt de Minkébé (et généralement sans distinction de nation, que ce soit au Cameroun, en République du Congo ou au Gabon).

211.

Village réputé pour accueillir des membres du clan makombo.

212.

Village avec un grand nombre de Ndzembe.

213.

Village du clan ndonga.

214.

Pour avoir une vision plus précise des villages de proximité, se référer à la carte p 129.

215.

Il semble que cela soit également le cas des Baka de la région de Makokou d’après les premières pré-enquêtes effectuées ; descendant directement du Cameroun par l’Ivindo. Néanmoins, cela reste à vérifier auprès des habitants des environs de Mvadi situé à la frontière congolaise.