3.3 Pratiques linguistiques

La présente partie est une étude basée non seulement sur des observations directes mais également sur des analyses qualitatives fondées sur une dizaine d’entretiens. Je me suis efforcée, dans la mesure du possible, de tendre à l'exhaustivité en prenant en considération quatre critères tirés de Milroy (1992) : l’âge, le sexe, le positionnement géographique (village proche versus éloigné de la ville) et la situation contextuelle (« contextual styles »).

Dans un premier temps, les différents types de locuteurs rencontrés dans la région de Minvoul seront présentés en lien et rapport avec leur degré de connaissance de la langue. Une attention particulière sera prêtée à l’informateur de référence de la présente étude. Puis, nous verrons dans quel(s) contexte(s) les différentes langues en présence (i.e. le baka, le fang et le français) sont utilisées. Enfin, les neuf critères d’évaluation du degré de vitalité d’une langue proposés par l’unesco seront passés en revue afin de déterminer à quel point le baka (du Gabon)243 constitue une langue menacée d’extinction.

Notes
243.

Il est rappelé que seule la variété gabonaise est étudiée ici. Le baka camerounais, avec quelque 50 000 locuteurs et une bonne transmission intergénérationnelle ne semble pas, pour le moment, en danger. Toutefois, une étude plus précise serait nécessaire.