La place des épouses des guérisseurs

Les épouses sont impliquées à double titre. D’une part, elles accueillent les malades qui demeurent au sein du foyer du guérisseur360. S’il s’agit de patientes et qu’elles s’entendent bien, elles peuvent préparer les repas ensembles, et les femmes baka vont les accompagner à la rivière pour leurs bains afin qu’elles puissent visualiser le trajet pour s’y rendre seules par la suite. S’il s’agit de patients (masculins), certains apportent les matières premières et attendent que les épouses des praticiens cuisinent pour eux comme elles le feraient pour leur mari. D’autre part, les femmes sont également concernées car elles aident souvent leur mari dans les soins prodigués aux malades, elles peuvent aider à la préparation, voire à la réalisation des produits à appliquer et être amenées à effectuer elles-mêmes les applications. Le guérisseur reste, a priori, décisionnaire des ingrédients qui vont composer le remède.

Il est donc illusoire de penser que seul le guérisseur est partie prenante dans la relation mise en place avec le malade. L’épouse du praticien a un rôle non négligeable non seulement dans l’accueil et la bonne entente (surtout lorsque les malades sont des femmes souvent présentes en cuisine, les hommes restant la majeure partie du temps sous le corps de garde) mais également dans la préparation des remèdes et le suivi des soins.

Notes
360.

Lors de mes séjours, la demeure de Sumba s’avérait insuffisante pour recevoir ses patients du fait de ma présence, il prenait alors soin de les placer dans la maison voisine construite par son oncle, ou chez un autre parent du village sans que cela ne pose le moindre problème, les patients circulant dans le village sans restriction et se restaurant au foyer de Sumba.